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Coronavirus: résignés, les restaurateurs avaient pris les devants

Avant même que le Conseil d’Etat valaisan annonce la fermeture des établissements publics pour limiter l’expansion de l’épidémie de coronavirus, de nombreux restaurants avaient déjà fermé boutique. La plupart ont trouvé des solutions pour ne pas gaspiller de nourriture.

16 mars 2020, 19:30
Certains établissements, à l'instar du Grotto à Martigny, avaient pris les devants lundi en laissant leurs portes fermées.

L’annonce du Conseil d’Etat valaisan est tombée peu avant midi. La fermeture de tous les commerces, à l’exception notable des magasins d’alimentation et des pharmacies. Ce lundi, à 18 h 30, tous les restaurants du canton devront avoir fermé leurs portes. Le service de midi était donc le dernier avant plusieurs semaines dans les quelques établissements encore ouverts. Nombreux étaient ceux qui avaient en effet déjà anticipé en fermant boutique ce week-end déjà.

Nourriture en libre-service

C’est le cas notamment du Downtown Burger-Bar de Monthey. «Nous nous sommes rendu à l’évidence: il en ressortait de la santé des employés», raconte le patron Nicolas Perrin. Après avoir d’abord pris des dispositions pour répondre aux directives de la Confédération, notamment en réduisant le nombre de tables, il a pris sa décision samedi soir.

 

 

Le stock du Downtown Burger-Bar n’a duré que quelques minutes. LDD

Dimanche, l’établissement a même mis ses denrées périssables en libre-service. Salades, frites et cheesecakes ont trouvé preneur en 25 minutes. «Nous ne voulions pas jeter la marchandise. La vendre? Je me serais mal vu le faire. C’était un geste évident qui j’espère donnera des idées à d’autres», ajoute Nicolas Perrin, réagissant à des messages, sur les réseaux sociaux, appelant les particuliers à racheter leurs marchandises aux restaurants.

 

 

A Martigny, Christian Gavillet de Lord Sandwich, a lui aussi commencé à offrir des denrées à ses clients et à ses amis, même si certains ont insisté pour les lui payer. D’ici à mardi, il essaiera de liquider un maximum de carnés. «Sinon, je devrais me résoudre à les jeter», regrette-t-il.

Répartition entre les employés

D’autres patrons ont pris l’option de répartir les stocks entre leurs employés. C’est le cas de José Lopes, gérant du Grotto à Martigny ainsi que de la Pizzeria de La Poste à Sion. Si le premier est resté fermé en ce début de semaine, la seconde a proposé un ultime service à midi.

«Nous n’aurions pas été en mesure de mettre en pratique les recommandations en termes de respect des distances et d’hygiène. C’était infaisable», relève le gérant. «D’autant plus que nous sommes responsables de la santé des employés et de nos clients.» Et de préciser qu’il avait déjà réduit ses commandes la semaine dernière en prévision.

Mettre en pratique les recommandations en termes de respect des distances et d’hygiène était infaisable.
José Lopes, patron du Grotto à Martigny et de la pizzeria de la Poste à Sion

Les employés du Chalet d’Adrien et de ses deux restaurants de Verbier ont aussi la priorité. Le temps que l’établissement soit totalement nettoyé, une vingtaine de travailleurs permanents doivent encore être nourris quotidiennement. Des denrées ont aussi été offertes au personnel saisonnier.

«S’il nous reste quelque chose, on le donnera», ajoute Brigitte Cachard, propriétaire de l’établissement. «Notre chance, c’est de ne proposer que des produits frais et donc de gérer notre approvisionnement au jour le jour.»

Les patrons dans l’expectative

Si les employés pourront bénéficier du chômage technique de manière facilitée, les patrons indépendants sont dans l’attente de solutions financières concrètes. La plupart disposent de réserve pour quelques semaines mais se demandent quel soutien ils pourront obtenir si la situation actuelle venait à durer plusieurs mois.

 

Le panneau «Fermés» est en place. Les employés de la Treille, à Muraz, ont pris congé de leur établissement. DR

Rares sont ceux qui, à l’instar de Jean-Luc Planchamp du Restaurant de La Treille à Muraz, ont souscrit à une assurance épidémie. «C’est toujours ça de pris…», se rassure ce dernier.

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