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Coronavirus: «Même si les enfants sont peu contagieux, les contacts avec les personnes vulnérables sont à éviter»

Répondant à vos questions, le directeur de l’Hôpital du Valais évoque notamment la réadaptation des patients Covid-19 intubés et la situation des enfants qui fait beaucoup causer depuis les propos de jeudi de Daniel Koch.

17 avr. 2020, 19:59
Eric Bonvin, directeur général de l'Hôpital du Valais: "Nous avons désormais 14 cas aux soins intensifs et 91 hospitalisations à l'Hôpital du Valais."

Eric Bonvin, la courbe des hospitalisations, notamment aux soins intensifs, ne cesse de baisser…

Oui, nous avons aujourd’hui 91 patients hospitalisés chez nous dont 14 aux soins intensifs. Sur les 333 patients valaisans atteints par le coronavirus hospitalisés depuis le début de la pandémie, 19 ont pu quitter les soins intensifs et 182 sont sortis suffisamment rétablis pour rentrer chez eux.

Les risques d’infection ou de déclenchement d’un foyer de contagion liés à la première étape du déconfinement sont faibles et contrôlables.

Jeudi, les propos de Daniel Koch au sujet des enfants qui seraient ni porteurs ni vecteurs de ce virus vous ont surpris comme beaucoup. Pouvez-vous nous donner plus de précisions à ce sujet aujourd’hui comme vous l’avez promis à nos lecteurs?

Lors de la conférence de presse de l’OFSP, Daniel Koch a rappelé que les enfants sont peu ou rarement contaminés. Ce constat découle de discussions avec des pédiatres, des épidémiologistes et des premières études à ce sujet. Il en ressort que les enfants sont infectés par leurs parents, mais la majorité d’entre eux ne tombent même pas malades. Ils ne représentent donc pas un bon vecteur de transmission de la maladie et c’est la raison pour laquelle les écoles primaires pourront ouvrir plus tôt. Par contre, comme on ne peut pas à ce jour être certain à 100% d’éviter une infection, les contacts avec les personnes vulnérables, comme les grands-parents, sont, selon Daniel Koch lui-même, à éviter.

Le Conseil fédéral a prévu un déconfinement en trois étapes. Mais il n’y a que 14 jours entre la première et la deuxième étape. Une lectrice se demande si ce délai n’est pas trop court pour constater les potentiels effets négatifs de la première étape?

Cette première étape reste très prudente puisqu’elle ne permet un élargissement qu’aux activités de services de première nécessité qui n’impliquent un contact qu’entre deux, voire trois personnes pouvant appliquer les consignes de protection de proximité. Les risques d’infection comme de déclenchement d’un foyer de contagion sont donc assez faibles et contrôlables. Le délai de 14 jours est de ce point de vue raisonnable. Le délai entre la deuxième et la troisième étape sera par contre plus long et donnera le temps d’analyser l’effet de la première étape et de trouver les meilleurs ajustements possible pour un élargissement plus important des activités.

Nos spécialistes ont intubé des patients uniquement pour tenter de leur apporter le soutien respiratoire nécessaire sans quoi ils seraient rapidement décédés.

Un article de «La Tribune de Genève» indique que l’intubation des malades ferait plus de mal que de bien et serait de plus en plus remise en question. Un lecteur veut savoir la position de l’Hôpital du Valais à ce sujet.

Assez rapidement, au début de l’épidémie, nos spécialistes en médecine intensive ont décidé de ne pas intuber trop précocement leurs patients, en préférant des méthodes de ventilation non invasive dites à «haut débit». Cela s’est avéré judicieux, car de nombreux patients ont pu «passer le cap» ainsi. S’agissant des patients tout de même intubés, ils l’ont été lorsque cela était inévitable pour tenter de leur apporter le soutien respiratoire nécessaire, sans quoi ils seraient rapidement décédés. On ne peut donc pas prétendre que cela leur a fait davantage de mal que de bien.

On parle d’une année de rééducation pour les personnes intubées afin de retrouver une situation normale. Est-ce vrai, nous demande une lectrice?

Chaque patient étant différent, il est encore difficile de se prononcer sur la durée de rééducation pour les personnes intubées. Selon nos spécialistes, elle va dépendre de l’atteinte elle-même, du degré de gravité, de la durée de l’intubation et de l’alitement, ainsi que d’éventuelles séquelles consécutives à l’extubation. La rééducation pourra durer de quelques semaines à plusieurs mois selon les patients. Cela pourrait également être plus rapide, car plusieurs personnes intubées ont déjà regagné leur domicile avec uniquement quelques séances de réentraînement à l’effort et de remise en condition générale.

De plus en plus de personnes âgées s’estimant en bonne santé nous disent vouloir faire «les commissions». Pourrait-on imaginer une ouverture particulière pour elles pour les protéger?

Beaucoup de solutions sont imaginables, mais doivent être très soigneusement étudiées du point de vue de la transmission du virus et des aménagements pratiques, pas forcément réalisables ou souhaités par les commerces. Quel que soit le dispositif, celui-ci doit rigoureusement garantir à la fois le maintien de la distance sociale et l’accès à des moyens permettant d’assurer l’hygiène des mains.

Et plusieurs lecteurs nous demandent si ces personnes vulnérables pourront aller chez le coiffeur ou le dentiste dans dix jours?

Elles pourront bien sûr le faire pour des soins nécessaires, par exemple chez le dentiste ou pour soulager des douleurs chez un ostéopathe, par exemple. Pour ces professions comme pour toutes celles dont la pratique sera de nouveau autorisée, des consignes de protection et de sécurité très strictes devront certainement être édictées par leurs associations ou fédérations respectives et il reviendra à chacun de vérifier que celles-ci soient bien appliquées.

Vous pouvez poser vos questions à Eric Bonvin en envoyant un mail à vincent.fragniere@lenouvelliste.ch. Des réponses à vos questions se trouvent sur le site www.hopitalvs.ch

 

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