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Coronavirus: les éducateurs des structures valaisannes pour jeunes en difficulté mobilisés

Malgré le coronavirus, les foyers comme Saint-Raphaël, Cité Printemps ou celui de Salvan hébergent et accompagnent toujours leurs résidents placés civilement ou pénalement. Avec quelques aménagements.

30 mars 2020, 18:30
Au sein de l'Institut Saint-Raphaël, les ateliers fonctionnent toujours mais avec des horaires allégés.

«Notre mandat est de continuer à héberger et à accompagner ces jeunes. Notre personnel est d’ailleurs exempté de service militaire pour poursuivre cette mission durant les périodes de crise, quelles qu’elles soient», souligne d’emblée Christian Bader, directeur de l’Institut Saint-Raphaël qui accueille des jeunes en difficulté entre Sion et Champlan.

Sur les 80 adolescents suivis par la structure valaisanne à la suite de placements civils prescrits par des Autorités de protection de l’adulte et de l’adolescent (APEA), des placements pénaux ordonnés par un juge ou volontaires sur la demande de parents, près de 50 sont toujours hébergés dans l’institution en ce moment. «Les autres sont retournés chez leurs parents, quelques-uns sont dans la nature ou sont chez des potes après avoir fugué», ajoute le directeur.

Des espaces de quarantaine aménagés

Au fil des jours cependant, ces jeunes reviennent peu à peu à Saint-Raphaël. «A leur retour, ils doivent être confinés pendant dix jours afin que l’on soit sûr qu’ils ne contaminent pas les autres, car ils ont pu contracter le virus pendant qu’ils étaient dehors», explique Christian Bader.

Nous avons réaménagé les horaires des éducateurs pour éviter les allers et retours à l’extérieur.
Christian Bader, directeur de Saint-Raphaël

L’Institut Saint-Raphaël a ainsi réservé un étage composé de huit chambres pour les jeunes confinés. Deux éducateurs sont présents en permanence sur ce palier pour accompagner les résidents. «Nous avons réaménagé les horaires des éducateurs. Ceux qui sont à cet étage-là restent non-stop pendant 48 heures, par exemple du lundi à 8 heures au mercredi à 8 heures, pour éviter les allers et retours à l’extérieur et prévenir ainsi les risques», précise Christian Bader.

Une stratégie également mise en place à la Cité Printemps à Sion qui héberge encore une quarantaine d’adolescents sur 70. «On a réussi à aménager un espace pour les jeunes qui ont des symptômes et doivent être confinés. Neuf chambres sont à disposition», explique Serge Moulin, le directeur.

Dans la structure sédunoise aussi, les horaires des éducateurs ont été revisités. «Le suivi est d’au minimum 24 heures et peut aller jusqu’à cinq jours si les éducateurs accompagnent les jeunes en quarantaine. Ensuite, ils sont mis en confinement chez eux pour plusieurs jours», explique Serge Moulin. Plusieurs équipes ont ainsi été organisées afin que les structures disposent toujours d’assez de personnel.

Travail des éducateurs à saluer

Les éducateurs, tout comme les soignants, les policiers ou les vendeuses, s’investissent ainsi à fond pour continuer leur travail. «Bien sûr, il y a de la tension et de la fatigue, mais les éducateurs répondent présents», se réjouit Christian Bader. Même sentiment pour Olivier Mottier, directeur du foyer de Salvan géré par le canton de Genève, qui accueille des jeunes dont la situation familiale ou scolaire nécessite un placement. «Je suis fier de l’implication des éducateurs et confiant. Cela se passe dans le calme et la sérénité», souligne-t-il.

Occuper les jeunes

Dans toutes les structures, il s’agit aussi d’occuper les jeunes «qui commencent à trouver le temps long», note Serge Moulin. L’institut Saint-Raphaël maintient ainsi ses ateliers, tout en appliquant les mesures préconisées par la Confédération. «On essaie de respecter les distances, même si ce n’est pas simple», souligne Christian Bader. Les horaires ont cependant été allégés. «Les jeunes sont davantage sous tension que d’habitude; nous avons donc assoupli certaines règles», ajoute-t-il.

A la Cité Printemps, les résidents peuvent utiliser Skype et leur téléphone pour rester en contact avec leurs proches. «On est moins à cheval sur l’usage du natel. Car les visites sont évidemment interdites», explique son directeur.
 

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