Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Coronavirus: les dirigeants de l’UE ont trouvé un accord sur un plan de relance historique

Au terme d’une longue bataille entre les pays «frugaux» et le couple franco-allemand, les 27 dirigeants européens ont trouvé un accord pour soutenir leurs économies en récession. Le montant total est de 750 milliards.

21 juil. 2020, 06:48
Pour soutenir l’économie européenne, le plan prévoit un fonds de 750 milliards d’euros.

Les dirigeants européens ont conclu mardi un accord historique sur un plan de soutien à leurs économies frappées par la crise du coronavirus, basé pour la première fois sur une dette commune, après quatre jours d’un sommet marathon sous haute tension à Bruxelles.

Ce paquet, d’un montant total de 750 milliards d’euros, a été conclu au terme d’intenses négociations, au cours desquelles le président français Emmanuel Macron s’est mis en colère, le dirigeant hongrois a brandi la menace d’un veto et La Haye et Vienne ont longtemps résisté contre un plan trop généreux à leur goût.

Une étape majeure a été franchie.
Emmanuel Macron, président de la France

«Une étape majeure a été franchie», a affirmé M. Macron, lors d’une conférence de presse commune avec la chancelière Angela Merkel. Il s’agit d’«une réponse à la plus grande crise de l’UE depuis sa création», a ajouté l’Allemande, dont le pays préside actuellement l’Union.

«Deal!, a annoncé mardi en anglais le Belge francophone Charles Michel, président du conseil européen, sur son compte Twitter. «Jour historique pour l’Europe!, a assuré dans la foulée le président Emmanuel Macron sur le même canal.

 

 

«Nous avons un accord. Et un bon accord ! Avec un budget 2021-2027 de 1074 milliards et un plan de relance de 750 milliards, jamais l’Union européenne n’avait décidé d’investir de manière aussi ambitieuse dans l’avenir», a expliqué la Première ministre belge Sophie Wilmes.

Dette commune

Au terme d’une bataille acharnée entre les pays dits «frugaux» et le couple franco-allemand, un compromis a finalement été conclu lors d’un sommet extraordinaire commencé débuté vendredi.

Jamais l’Union européenne n’avait décidé d’investir de manière aussi ambitieuse dans l’avenir.
Sophie Wilmes, Première ministre belge

Pour soutenir l’économie européenne qui affronte une récession historique, le plan prévoit un fonds de 750 milliards d’euros, qui pourront être empruntés par la Commission sur les marchés. Il se décompose en 390 milliards de subventions, qui seront allouées aux Etats les plus frappés par la pandémie. Ce sera la dette commune à rembourser par les 27.

Cette émission de dette commune, une première, repose sur une proposition franco-allemande, qui suscitait une farouche opposition de la part des pays dits «frugaux» (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède) rejoints par la Finlande.

Pour la première fois dans l’histoire européenne, le budget est lié aux objectifs climatiques.
Charles Michel, président du conseil européen

Outre ces subventions, 360 milliards d’euros seront disponibles pour des prêts, remboursables par le pays demandeur. Le plan est adossé au budget à long terme de l’UE (2021-2027), qui prévoit une dotation de 1074 milliards d’euros, soit 154 milliards d’euros par an.

Gages

A plusieurs reprises, les pays «frugaux», taxés par certains de «radins», ont menacé de faire capoter ce plan massif de soutien à l’économie, qui profiterait avant tout aux pays du Sud comme l’Italie et l’Espagne. Ces pays les plus touchés par l’épidémie sont aussi jugés trop laxistes en matière budgétaire par leurs partenaires du Nord.

Pour vaincre leurs réticences, le président du Conseil européen, Charles Michel, a dû revoir sa proposition initiale et leur fournir des gages. Notamment en révisant à la baisse les 500 milliards de subventions prévues au départ et défendues par Berlin et Paris.

 

 

Mais aussi en augmentant de façon substantielle les rabais accordés à ces pays, qui jugent leurs contributions nettes au budget de l’UE disproportionnées. La correction accordée à l’Allemagne reste stable. Par rapport à la proposition initiale de Charles Michel, ces hausses des rabais vont de 22% pour les Pays-Bas à 138% pour l’Autriche.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, le plus difficile à convaincre, avait reconnu que des progrès avaient été faits en sa direction.

Etat de droit

«Pour la première fois dans l’histoire européenne, le budget est lié aux objectifs climatiques, pour la première fois, le respect de l’Etat de droit devient une condition pour l’octroi des fonds», a annoncé Charles Michel.

Cette conditionnalité rencontrait une forte opposition de la Pologne et la Hongrie, deux pays dans le collimateur de la Commission et du Parlement européen qui ont enclenché une procédure à leur encontre pour des violations de l’Etat de droit.

A lire aussi : Union européenne: réunis depuis 3 jours, les 27 n’ont toujours pas trouvé un accord post-coronavirus

Viktor Orban, qui avait fait planer des menaces de veto au sommet, a réclamé la fin de cette procédure dite de «l’article 7» à l’encontre de son pays, qui peut en théorie déboucher sur des sanctions. La presse hongroise pro-Orban a salué une «grande victoire».

Les sources de tension n’ont pas manqué au cours de ce sommet marathon. Emmanuel Macron a notamment haussé le ton pour dénoncer la mauvaise volonté et les «incohérences» des frugaux.

Mais le sommet a aussi été l’occasion d’une relance spectaculaire du couple franco-allemand, après des mois d’impatience et de frustrations réciproques, et du même coup du projet européen, ébranlé par la crise du Covid-19.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias