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Coronavirus: "Les consignes suisses sont autant efficaces qu'un confinement total si elles sont appliquées scrupuleusement."

En répondant à vos questions, Eric Bonvin revient sur le don de 100'000 francs à l'Hôpital, sur les patients sortis des soins intensifs et sur les mesures à respecter en prévision du week-end de Pâques à venir.

05 avr. 2020, 19:32
Eric Bonvin, directeur général de l'Hôpital du Valais: "Le don de 100'000 francs est plus important que nous ayons reçu dans le cadre de cette pandémie contre le coronavirus, mais pas dans l'absolu."

Eric Bonvin, quelle est la situation à l’Hôpital du Valais ce dimanche ? 

Nous avons aujourd’hui 135 patients hospitalisés chez nous dont 23 aux soins intensifs. Sur les 274 patients valaisans atteints par le Coronavirus hospitalisés depuis le début de la pandémie, 92 sont sortis suffisamment rétablis pour rentrer chez eux.

Sept patients ont pu quitter les soins intensifs à ce jour sur les 36 pris en charge depuis le début de la pandémie

Un lecteur revient sur l’annonce de la semaine avec le premier patient sorti des soins intensifs. Y en a-t-il eu d’autres depuis ?

Oui, et à ce jour ce sont 7 patients qui ont quitté les soins intensifs, en phase de rétablissement, sur les 36 pris en charge depuis le début de la pandémie.

Actuellement, le Valais a un taux de mortalité de 3,9% si l’on se réfère au nombre de cas et de 0,15 ‰ si l’on se réfère à l’ensemble de la population ? Sur le plan suisse et international, en comparaison où se situe notre canton ?

Aujourd’hui , toute interprétation de ces chiffres reste délicate. Nous ne pouvons en effet calculer le taux de mortalité réel qu’à partir du moment où nous connaissons tous les cas ainsi que leur issue, et pour cela, il nous faudra attendre la fin de la pandémie. Concernant le taux de 3,9%, il se réfère pour l’instant au nombre de cas testés postifs et non au nombre de cas réels, car à l’heure actuelle, nous ne connaissons pas le nombre de personnes contaminées par le COVID-19. Si nous le connaissions nous pourrions alors avoir un taux de mortalité réel et il serait, en toute vraisemblance, bien inférieur à 3,9%. Le taux de mortalité réfère quant à lui à la population par millier d’habitants et il est pour l’heure de 0,15 ‰  ce qui le place au-dessus du résultat de la Suisse qui est de 0,06 ‰  et inférieur à celui du Tessin qui est de 0,47‰ . Ce taux est superposable à celui du nombre de cas par canton.

Vous avez reçu 100´000 francs de don pour lutter contre le coronavirus. Une lectrice se demande à quoi va servir très concrètement cet argent et est-ce le plus gros don reçu par l’hôpital à ce jour ?

Ce fonds est destiné à financer d’éventuels besoins urgents pour faire face aux conséquences de la pandémie, en matière de prestations sociales pour notre personnel, de logistique ou de réapprovisionnement. Le solde restant sera entièrement consacré à la recherche ou la formation visant tirer parti de l’expérience que nous sommes en train d’acquérir pour mieux nous préparer à l’éventualité d’une nouvelle pandémie ou d’un autre fléau majeur. L’Hôpital du Valais a déjà bénéficié de dons plus conséquents mais s’agissant de la crise générée par le Coronavirus, celui-ci est de loin le plus important à l’heure actuelle. Nous espérons qu’il y en aura d’autres mais nous sommes d’ores et déjà très reconnaissants pour tous les gestes, modestes comme plus conséquents, qui nous encouragent et nous touchent beaucoup.

N’y a-t-il pas une contradiction entre la recommandation « restez à la maison » et l’absence de confinement total : ce week-end on avait l’impression que si on allait se promener, on était une sorte de « criminel » nous demande une lectrice ?

Si cette lectrice respecte très strictement la distance sociale, notamment en excluant tout rassemblement de plus de 5 personne, en tenant ses distances d’au moins 2 mètres lorsqu’elle rencontre quelqu’un et en évitant toute conduite à risque susceptible d’engorger nos soins intensifs, elle n’est en aucun cas une criminelle. Restez à la maison est simplement une attitude plus facile pour respecter tout cela, mais une balade n’est évidemment pas interdite. En Suisse nous avons opté pour laisser une petite marge d’appréciation individuelle. Appliquées scrupuleusement, ces consignes sont au moins aussi efficaces que celle du confinement total et vise la même finalité : éviter le contact social de proximité qui est la vraie source de la transmission du virus. La voie retenue par la Suisse en appelle davantage au civisme et à la responsabilité de chacun que le confinement total tout en atténuant les effets psychosociaux indésirables que peut générer ce dernier.

Vous pouvez poser vos questions à Eric Bonvin en envoyant un mail à vincent.fragniere@lenouvelliste.ch. Des réponses à vos questions se trouvent également sur le site de l’Hôpital du Valais: www.hopitalvs.ch/coronavirus

 

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