Le Syndicat des enseignants romands (SER) a tiré un premier bilan de la crise du Covid-19 pour la formation en Suisse. Il demande de remédier aux difficultés et défauts constatés et de maintenir les investissements fédéraux et cantonaux afin que la qualité de l’enseignement ne baisse pas.
Il n’y a eu aucune coordination entre les cantons concernant la durée de la fermeture des écoles, le début ou la façon dont mettre en place la continuité pédagogique, a relevé Samuel Rohrbach, président du SER mardi. Un manque d’organisation également constaté à l’intérieur des cantons et des directions d’établissement.
Face à cette situation peu claire, l’engagement et le professionnalisme des enseignants ont permis au système de se mettre en place. Cela a aussi été le cas lors du retour en classe, car, là aussi, «il y a eu autant de scénarios que de cantons», a-t-il souligné.
Equipement minimal
Pour le syndicat, les écoles doivent être prêtes à la rentrée pour réagir rapidement face à une éventuelle répétition de cette situation. Les cantons doivent préparer ensemble des scénarios tenant compte des avis des professionnels afin d’éliminer les différents problèmes rencontrés. Le SER a déjà pris langue avec les autorités pour travailler à leur mise en place.
Parmi ses revendications, le syndicat estime que les enseignants doivent être équipés au minimum d’un ordinateur portable fourni par l’employeur. Il en va de même pour les élèves à partir du 2e cycle. Sans cela, l’utilisation plus étendue ou généralisée du numérique à l’école sera un échec, note-t-il.
Les enseignants et les élèves n’ont en effet pas tous les outils de travail adéquats à disposition. La crise a révélé une fracture sociale en la matière. Certains élèves n’avaient que leur téléphone à disposition, a illustré M. Rohrbach. Et plus d’un enseignant a dû se transformer en informaticien pour aider enfants ou parents.
Difficultés pratiques
Le SER demande donc un concept d’équipement informatique coordonné au niveau romand, ainsi qu’une plate-forme d’échanges et de communication simple entre les écoles: pendant la crise, la multiplication des supports et des directives a compliqué la donne, tout comme la communication avec les élèves.
«Il a fallu créer des groupes what’s up, récolter les adresses courriel, faire du porte à porte», a décrit M.Rohrbach. «Chaque enseignant s’est débrouillé pour faire le maximum», a résumé Olivier Solioz, vice-président du SER. Selon le syndicat, seule une très petite minorité d’entre eux n’a pas répondu présent pendant la crise et des contrôles ont été effectués.