Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Coronavirus: le double de cas et le triple d’hospitalisation en une semaine, comment expliquer cette nette hausse en Valais?

Deux fois plus de cas et trois fois plus d’hospitalisations. L’évolution épidémique pour la semaine du 9 au 15 août est clairement à la hausse en Valais, même si le nombre de personnes hospitalisées reste faible. Le médecin cantonal remplaçant, Nicolas Troillet, répond à nos questions.

20 août 2021, 05:30
cadre Infographie-semaine du 9 au 15 août

Le nombre de nouvelles infections au Covid-19 a doublé la semaine dernière dans le canton. Entre le 8 et 15 août, 422 cas ont été enregistrés, contre 201 une semaine auparavant.

Dans le même temps, les hospitalisations ont triplé d’une semaine à l’autre, passant de 7 à 22 en sept jours. Mais la situation aux soins intensifs reste stable, avec trois patients sous intubation. Nicolas Troillet, médecin cantonal remplaçant et spécialiste en épidémiologie, répond à nos questions sur les dernières données valaisannes.

Le Nouvelliste: Triplement des hospitalisations, doublement des cas en Valais la semaine dernière, comment expliquer ce bond? 

Déjà, on peut noter que le nombre d’hospitalisés à l’Hôpital du Valais était retombé à 13 jeudi matin. Cette évolution, certes sur une brève période et pour peu de cas, est plutôt rassurante. Il faut aussi dire que ce nombre est bas et très éloigné des 346 patients Covid hospitalisés en même temps lors de la deuxième vague. Etant donné la bonne couverture vaccinale des personnes vulnérables et l’efficacité des vaccins contre le variant Delta pour prévenir les hospitalisations, nous pouvons espérer que la situation de l’automne passé dans les hôpitaux ne se reproduise pas. La progression des cas, qui touchent actuellement essentiellement des jeunes et des non-vaccinés, s’explique par la diminution des mesures de précautions et la prédominance du variant Delta.

A lire aussi : Le canton «recommande fortement» le certificat Covid pour les visiteurs des hôpitaux et des EMS sans l’imposer

Est-ce inquiétant ou était-ce prévisible, vu que la plupart des mesures sont levées aujourd’hui?

C’était probable, mais on ne peut pas dire que la situation actuelle est rassurante. Elle n’est en tous les cas pas telle qu’on la souhaiterait et elle nécessite un suivi très attentif. De sorte que si des mesures additionnelles devaient être prises, elles le soient assez tôt. De plus, comme c’est le cas depuis le début de cette pandémie, des incertitudes sont toujours présentes, notamment sur la durée d’efficacité des vaccins.

 

 

Dans ce contexte, Monique Lehky Hagen, présidente des médecins valaisans, recommande le port du masque à l’école alors que le canton a décidé de masquer uniquement les élèves non vaccinés ou non guéris dès seize ans. D’un point de vue épidémiologique, est-ce bien raisonnable?

Cette décision s’accompagne d’une surveillance renforcée des cas par la pratique de tests répétitifs systématiques et de tests élargis à la moindre alerte. Si la situation évoluait dans un mauvais sens, on réagirait. Aussi, une veille est effectuée afin de prendre connaissance des expériences internationales et suisses. Par ailleurs, nous nous rendons de plus en plus compte que les mesures instaurées pour lutter contre le virus ont des effets indirects néfastes sur la santé des jeunes. Un juste milieu doit être trouvé.

Reste que le virus circule beaucoup chez les jeunes aujourd’hui selon les données du canton ?

Oui, c’est exact et il est vrai que les évidences scientifiques actuelles démontrent que, contrairement à ce qui était suggéré au début de la pandémie, les enfants et les adolescents jouent un rôle dans la transmission du virus. Par contre, les expériences rapportées par divers cantons et certaines études montrent que l’école ne serait pas le lieu où la transmission a lieu.

A lire aussi : Ambiance sereine pour la rentrée des collégiens valaisans. Notre reportage à St-Maurice

 

 

En Valais, 2/3 des plus de 16 ans ont reçu au moins une dose de vaccin. Mais le tiers restant représente encore plus de 100'000 personnes. Même si une partie d’entre elles a sûrement été en contact avec le virus, cela fait encore bien assez de monde pour une nouvelle vague de contaminations. Non ?

En effet, il y a encore un réservoir important de gens susceptibles de tomber malade et ceux qui hésitent encore sont encouragés à se vacciner le plus rapidement possible. Nous n’éviterons pas toutes les infections parmi eux, mais cela contribuera à enrayer la dissémination du virus et à éviter une surcharge des hôpitaux.

Le canton indique que la proportion de Covid-19 parmi les personnes vaccinées est de 1.1‰ et qu’il y a eu quarante-neuf fois plus d’infections chez les non-vaccinés que chez les vaccinés. Au total, 174 infections postvaccinales ont été recensées en Valais. Mais sont-elles toutes détectées? Les personnes vaccinées ne se font peut-être tout simplement pas tester même avec des symptômes?

On peut en effet imaginer que les vaccinés se font un peu moins tester que les autres, mais cela ne suffirait pas à expliquer une telle différence entre les infections chez les non-vaccinés et celles chez les vaccinés. Cet écart va peut-être s’atténuer avec le temps. Mais cela ne suffit pas pour prétendre que la vaccination est inutile, d’autant plus qu’elle permet d’éviter des formes graves de Covid chez ceux qui s’infecteraient malgré tout.

Et combien de réinfections chez les personnes guéries du Covid en Valais?

Il n’est pas facile d’avoir cette information de façon fiable, mais elles sont rares, peut-être plus rares que les infections après vaccination. Il n’en reste pas moins qu’il est plus dangereux de chercher une immunité par l’infection plutôt que par le vaccin.

 

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias