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Coronavirus: "La responsabilité sociétale des entreprises". Par Karin Perraudin

Une douzaine de personnalités issues de générations, de milieux socio-professionnels différents livrent pour "Le Nouvelliste" leurs pensées sur l’impact social de l’expérience collective que nous vivons tous, et sur le temps d’après, quand la vie reprendra, sans doute différemment d’avant.

01 mai 2020, 16:55
/ Màj. le 01 mai 2020 à 20:00
Karin Perraudin, présidente du groupe mutuel, saillon

La crise sanitaire est en train d’engendrer une terrible crise économique. Ce bouleversement sera très difficile à surmonter pour de nombreux secteurs d’activité et pour un nombre important d’individus. Hausse du chômage, disparition d’entreprises, surendettement ou augmentation de l’aide sociale en seront probablement les conséquences. Si la pandémie semble peu à peu se stabiliser, la situation économique, elle, se détériore de jour en jour. 

Et comme souvent lors de périodes difficiles, un très fort élan de solidarité s’est mis en place un peu partout. Les exemples d’entraide et de bénévolat fourmillent. Je les salue et je m’en réjouis. Cette pandémie aura au moins permis à chacun d’entre nous de se rappeler certaines valeurs que nous avions tous tendance à oublier un peu. Des valeurs comme la bienveillance, l’écoute, le soutien, ont gagné en importance, et c’est très positif.
 
Est-ce durable? Est-ce que, une fois la crise terminée, tout ne sera pas vite oublié? J’aime citer André Comte-Sponville, philosophe français, qui, dans «Le Temps» du 17 avril 2020 a dit: «Ceux qui croient que cette crise ne changera rien se trompent. Ceux qui croient qu’elle changera tout se trompent aussi.» 

 

En revanche, je sais une chose, c’est que les entreprises doivent prendre leur responsabilité sociétale très au sérieux.
Karin Perraudin, présidente du groupe mutuel, saillon

 

Je suis pleine d’interrogations face à ces prises de conscience et je partage donc l’analyse du philosophe. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. En revanche, je sais une chose, c’est que les entreprises doivent prendre leur responsabilité sociétale très au sérieux. Tenir compte, sur base volontaire, des enjeux, sociaux et éthiques, dans leurs activités. Et tout faire pour atténuer les conséquences économiques de cette crise en proposant des solutions d’aides nouvelles, rapides et sans bureaucratie. On ne peut pas, dans une telle situation, simplement fermer les yeux. 

C’est la raison pour laquelle, dès le début de la crise, la fondation Groupe Mutuel, QoQa et la Vaudoise Assurances ont investi et collaboré pour venir en aide aux artisans et aux petits commerçants. De ce partenariat est né en quelques jours DireQt, une solution pragmatique, digitale et au service des PME. Il était de notre devoir de le faire sans tarder et sans tergiverser. La responsabilité sociale d’une entreprise est une valeur qui me tient à cœur. Le dire c’est bien. Le prouver par l’acte, c’est mieux!

On pourrait même envisager d’aller encore plus loin en créant, avec l’ensemble des grandes entreprises suisses, un fonds de solidarité pour atténuer les effets dévastateurs de cette crise. Tous ensemble avec la volonté de participer à l’effort de solidarité nationale. C’est une idée que les assureurs français ont mise en œuvre. En Suisse, certaines réticences se manifestent malheureusement. Je le déplore, mais je me battrai pour défendre une vision plus humaine de l’économie et plus responsable. 

L’activité économique doit avoir pour objectif de permettre à chacune et chacun de vivre décemment. Cette crise doit nous rappeler ce principe. Aujourd’hui encore plus qu’hier, la solidarité n’est pas un concept éculé. C’est une nécessité et il est de notre devoir, à titre individuel ou en tant qu’entreprise, de ne pas l’oublier. 

 

Karin Perraudin, présidente du groupe mutuel, saillon

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