Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Coronavirus: "La reprise économique, oui mais comment?" Par Pascal Couchepin

Une douzaine de personnalités issues de générations, de milieux socio-professionnels différents livrent pour "Le Nouvelliste" leurs pensées sur l’impact social de l’expérience collective que nous vivons tous, et sur le temps d’après, quand la vie reprendra, sans doute différemment d’avant.

01 mai 2020, 16:25
/ Màj. le 01 mai 2020 à 17:30
Pascal Couchepin, ancien Conseiller fédéral, Martigny

Dans notre pays, la crise sanitaire diminue d’intensité. Ce n’est pas le cas partout dans le monde. Certains pays n’ont pas encore atteint le sommet de la courbe. Leur évolution influencera notre avenir. Dans le monde réel, aucune collectivité ne peut durablement et efficacement s’isoler du reste du monde. Même pas la Corée du Nord! Ces pays sont aussi nos fournisseurs et nos clients. La moitié du produit national dépend de l’exportation, y compris le tourisme qui est une sorte de produit d’exportation.

Le virus est affaibli, il n’est pas encore vaincu. Il ne le sera que lorsque nous aurons un vaccin accessible à tous et un remède efficace. Jusqu’alors on n’est pas à l’abri d’une deuxième vague à l’image de ce qui s’est passé lors des pandémies antérieures. Provisoirement notre meilleure arme préventive c’est encore et toujours le respect strict de la distance sociale et l’hygiène des mains ainsi que des accessoires utiles, voire nécessaires dans certains cas, tel le masque.

C’est dans un environnement incertain qu’il faut discuter et adopter les moyens de limiter  les effets de la crise économique qui s’annonce. Même s’il plaît à quelques ennemis de notre société libérale, ce que l’économiste français Gael Giraud, a nommé «un certain romantisme collapsologique» a un coût trop élevé: chômage, souffrance au quotidien, etc.

Pour l’instant, il semble que la Suisse a fait un exercice sans faute grave. La crise sanitaire a fait irruption dans une société apaisée socialement même si certains problèmes, comme le financement de la prévoyance vieillesse, ont été repoussés. Les finances publiques sont saines à tous les niveaux. L’assurance maladie a des réserves. L’assurance chômage aussi…

Les institutions fonctionnent. Le système hospitalier a fait face.
Pascal Couchepin, ancien conseiller fédéral

Que faire dès lors pour favoriser une reprise? Première exigence, éviter une deuxième vague de pandémie. Ensuite affiner le système de soutien aux entreprises et aux indépendants mis en place, dans une collaboration exemplaire entre l’Etat et les banques. Les banques avec la garantie de l’Etat mettent à disposition, sans intérêts pendant une année au moins, de l’argent pour soutenir les entreprises et des indépendants. Plus tard on verra ce qui doit être remboursé.

Les socialistes, eux, réclament de nouveaux impôts pour financer des programmes de relance. Mais ces programmes  n’ont un effet que longtemps après leur création. Par contre on peut accélérer la transition énergétique avec prudence car ces systèmes sont complexes et le chaos naît des erreurs d’investissement. Il faut maintenir l’effort de recherche, de formation, de soutien aux technologies innovatives dont la 5G.

Il faut encore imaginer des moyens de soutenir le tourisme.

L’avenir est incertain pour la Suisse comme pour les autres pays. Mais nous avons les moyens de réussir une bonne sortie de crise.

Pascal Couchepin, ancien conseiller fédéral, Martigny

Votre publicité ici avec IMPACT_medias