«Nous pouvons être rassurés, mais vigilants.» C’est le credo de Georges Dupuis, ancien médecin cantonal et épidémiologiste, à la lecture des indicateurs épidémiologiques pour la semaine du 10 au 16 mai. Pour la quatrième semaine consécutive, le nombre de nouveaux cas est en baisse et les hospitalisations affichent aussi une diminution. «Le nombre de nouveaux cas en semaine 19 (316 nouveaux cas) a diminué par rapport à la semaine précédente (466 cas)», note l’analyse hebdomadaire du canton.
Nicolas Troillet, remplaçant du médecin cantonal et épidémiologiste, estime aussi que tous les indicateurs sont favorables mais il reste aussi très prudent : «Nous ne pouvons pas dire que tout risque est définitivement écarté car le virus circule encore chez nous et dans le monde.»
Georges Dupuis rappelle l’attitude de l’été dernier, l’insouciance puis le choc lorsque l’on a découvert que le virus était toujours présent et que l’épidémie était en croissance. «Nous ne devons pas refaire cette erreur.»
La baisse du nombre de cas permet désormais un traçage des cas plus efficaces. «Des outils informatiques plus performants ont été développés depuis l’automne passé et les équipes ont acquis de l’expérience», explique Nicolas Troillet.
Social Pass, cette application qui permet de scanner avec son téléphone dans les lieux publics, est désormais utilisé pour cette mission alors qu’il ne l’était pas cet automne. «L’identification des foyers est toujours relativement difficile car elle dépend des souvenirs des gens et de leur volonté de collaborer, mais les efforts faits pour les trouver semblent rentables», estime Nicolas Troillet.
«La majorité des contaminations surviennent dans le cercle familial et celui des rencontres privées, mais des transmissions sont aussi observées au sein d’entreprises, de clubs sportifs ou d’écoles», précise-t-il. Selon lui, ce travail de fourmi permet parfois d’identifier les individus superpropagateurs comme on les appelle, ceux qui sont très contagieux. Leur identification permet de mieux circonscrire la chaîne des contaminations.
Le traçage des contacts reste un enjeu, malgré la vaccination d’une part toujours plus importante de la population, premièrement pour protéger ceux qui ne sont pas encore immunisés mais aussi pour tenter de maîtriser la propagation des variants, notamment le variant indien détecté à Genève cette semaine. «Il reste encore passablement de questions ouvertes sur ces variants», explique Nicolas Troillet. «Selon les connaissances actuelles, il semble autant transmissible que le variant britannique, mais sensible aux vaccins et jusqu’ici une dangerosité supérieure n’a pas été démontrée.»