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Coronavirus: «La diminution de nos activités a aussi pour but de freiner la contagion.»

Ce samedi, Eric Bonvin évoque la comparaison avec la Corée du Sud, la stratégie pour une éventuelle nouvelle vague de pandémie et l’apport de l’armée pour l’Hôpital du Valais.

11 avr. 2020, 21:06
Eric Bonvin, directeur général de l'Hôpital du Valais : "Jusqu'à aujourd'hui, 314 patients atteints du COVID-19 ont été hospitalisés chez nous."

Eric Bonvin, quelle est la situation à l’hôpital du Valais en ce samedi de Pâques ? 

Nous avons aujourd’hui 108 patients hospitalisés chez nous dont 22 aux soins intensifs. Sur les 314 patients valaisans atteints par le Coronavirus hospitalisés depuis le début de la pandémie, 11 ont pu quitter les soins intensifs et 150 sont sortis suffisamment rétablis pour rentrer chez eux. 

En savoir plus : Sept nouveaux décès en Valais ce samedi

La Corée du Sud a recouru à une surveillance étendue de ses citoyens avec des moyens qui chez nous posent des problèmes éthiques et légaux et qui ne peuvent pas être actionnés de la même manière.

Un lecteur se demande pourquoi ici en Europe nous n’arrivons pas à stopper l’avancement de l’épidémie alors qu’en Corée du Sud il n’y a eu que 200 morts et aujourd’hui presque plus de contagion ?

Ce pays a tout d’abord connu un contexte épidémiologique différent puisque l’épidémie est partie d’un foyer unique, une cérémonie religieuse, qui a été rapidement circonscrit. Ensuite, les autorités sud-coréennes ont semble-t-il lancé une campagne de “distance sociale”, semblable aux mesures prises en Suisse, en exhortant les gens à rester chez eux, à éviter les rassemblements et les contacts. Le gouvernement a adopté une stratégie mêlant information au public, participation de la population et une importante campagne de dépistage. Et s’il a pu compter sur une population particulièrement respectueuse des consignes, il a aussi recouru à une surveillance étendue des citoyens en reconstituant par exemple les déplacements des malades avant qu’ils ne soient testés positifs en utilisant des images de vidéosurveillance, les informations de leur carte bancaire ou de leur téléphone portable. Autant de moyens qui chez nous posent des problèmes légaux et éthiques et qui ne peuvent être actionnés de la même manière. 
 

En Suisse, les hôpitaux n’ont pas été surchargés durant cette première vague, mais se retrouvent avec du chômage partiel et 40 % d’activité en moins. En cas de deuxième vague cet automne, faut-il agir différemment ?

Peut-être, mais pas forcément… Cette situation de polarisation, entre la suractivité dans certains services et la sous-activité dans d’autres, résulte non seulement de la nécessité de rendre l’hôpital le plus disponible possible pour un afflux massif de malades graves, en l’occurrence aux soins intensifs, mais aussi de celle de diminuer au maximum les activités courantes non indispensables afin de freiner la contagion selon les directives de l’OFSP. L’organisation de l’hôpital dans l’hypothèse d’une seconde vague dépendra de la stratégie globale qu’adopteront les autorités sanitaires de notre pays. Avant de se déterminer, l’autorité sanitaire devra étudier plusieurs stratégies en tenant compte de l’expérience acquise durant le premier assaut du coronavirus comme des résultats des différentes recherches sur les moyens diagnostiques, préventifs et curatifs qui seront mis au point d’ici là.

L’Hôpital du Valais bénéfice aujourd’hui de l’apport de 73 militaires, 48 dans le Valais romand et 25 dans le Haut-Valais

Plusieurs articles ont fait état de militaire ou de gens à la PC qui sont engagés, mais qui n’ont pas grand-chose à faire justement parce que les hôpitaux ne sont pas surchargés. Quelle est la situation au sein de l’Hôpital du Valais ?

L’appui de l’armée ne concerne pas uniquement les hospitalisations mais notamment aussi l’activité de dépistage général pour les personnes suspectées d’avoir contracté le virus. Cette activité se déroule hors des hôpitaux et les personnes qui s’y rendent ne sont pas forcément hospitalisées. L’Hôpital du Valais bénéficie aujourd’hui du support de 73 militaires, 48 dans le Valais Romand et 25 dans le Haut-Valais. Dans le Valais Romand, 16 personnes assurent l’appui et le support aux postes sanitaires avancés de Sion et Martigny, proches des urgences et qui sont ouverts pour les tests de dépistage tous les jours de 8h à 18h. Cette activité est en effet aujourd’hui peu intense, ce qui montre aussi que la collaboration avec les médecins traitants qui dépistent les patients dans les Centres d’investigation avancés de Sion, Martigny, Monthey et Brigue fonctionne bien. L’armée assume également des missions de transport de patients entre le domicile et l’hôpital.

Une personne qui a souffert de problème cardiovasculaire il y a quelques années, qui est encore sous médication, mais qui n’a plus que des contrôles périodiques, nous demande si elle est à risque ?

Les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires font en effet partie de la liste des personnes vulnérables ou particulièrement à risque de l’OFSP. Il convient dès lors de respecter scrupuleusement les consignes destinées aux personnes à risque et d’apprécier sa situation avec le médecin prescripteur des médicaments utilisés, notamment afin de suivre précocement l’apparition de tout signe suspect de la maladie. 
 

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