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Coronavirus: l’Hôpital du Valais et les EMS en situation d’urgence

Lundi matin, l’Hôpital du Valais a décrété un degré d’urgence maximal qui oblige le canton à anticiper une organisation cantonale de prise en charge comme au printemps. Avec une inquiétude, le personnel qualifié aux soins intensifs.

26 oct. 2020, 18:00
Depuis lundi matin, l'Hôpital du Valais est en degré d'urgence maximal.

Le personnel. Voilà la principale préoccupation des hôpitaux et des EMS valaisans pour traiter au mieux les patients atteints du Covid-19 cinq jours après les mesures édictées par le gouvernement pour tenter de freiner la deuxième vague.

Lundi matin, une séance de crise a eu lieu entre les dirigeants de l’Hôpital du Valais et le Département de la santé du canton. «Nous sommes passés au degré maximal d’urgence car nous avions à la fin du week-end plus de 120 patients atteints du Covid-19 dont 10 en soins intensifs. La forte augmentation constatée il y a dix jours s’est un peu tassée, mais s’est malheureusement poursuivie», explique Eric Bonvin, le directeur de l’Hôpital du Valais.

Quand ce sera nécessaire, le canton va décréter la situation extraordinaire qui permet de réquisitionner du personnel et des établissements.
Victor Fournier, chef du Service de la santé publique

Pas de souci de matériels ou d’équipements

Cette fois-ci, contrairement au printemps, il n’y a pas de souci de matériels, ni d’équipements. «Nous avons fait les réserves nécessaires.» C’est plutôt le nombre de personnel qui peut poser problème. «Actuellement, cinquante de nos employés sont atteints du Covid. Ils l’ont été à l’extérieur de l’hôpital. C’est bien plus qu’au printemps et ça continue d’augmenter», poursuit Eric Bonvin.

En déclenchant le degré 4 d’urgence, l’Hôpital permet ainsi au canton de réquisitionner en temps voulu du personnel provenant d’autres centres médicaux. Lundi en fin d’après-midi, Victor Fournier, le chef du Service de la santé publique, rencontrait d’ailleurs les responsables de la clinique privée de Valère. «Comme au printemps, nous pouvons rapatrier du personnel qualifié pour traiter des patients Covid.»

Une autre possibilité est aussi de diminuer fortement les opérations non urgentes pour bénéficier d’un maximum de forces au sein de l’Hôpital du Valais. «Cela implique que le Conseil d’Etat décrète une situation extraordinaire avec passablement de conséquences. Il le fera évidemment quand c’est nécessaire. Nous sommes pour l’instant au début du degré d’urgence 4. Une situation que l’on a déjà connue au printemps», explique Victor Fournier.

Si une grande partie des hôpitaux arrivent à saturation en même temps, les transferts de patients deviendront difficiles à réaliser.
Eric Bonvin, directeur de l’Hôpital du Valais

Deux morts par jour en moyenne

Eric Bonvin est conscient que «les semaines à venir vont être très difficiles». Actuellement, l’Hôpital du Valais compte en moyenne deux décès par jour alors que les effets potentiels des mesures de la semaine dernière ne se feront pas sentir avant dix jours. Dix places aux soins intensifs sont occupées par des patients Covid-19. A Sion, la capacité maximale est de vingt-cinq.

Le degré d’urgence 4 permet aussi de transférer des patients ailleurs. Deux patients en soins intensifs, mais non Covid-19, sont désormais traités à Brigue.

Crée après la première vague du printemps, un accord entre les cantons latins permet aussi une coordination romande des places en soins intensifs pilotée par le CHUV. «Et si cela ne suffisait pas, il y a désormais aussi une plateforme nationale qui permet de le faire sur tout le territoire», précise Victor Fournier. Mais Eric Bonvin voit dans l’augmentation des cas un peu partout en Suisse un frein possible à cette collaboration. «Si une grande partie des hôpitaux arrivent à saturation en même temps avec l’augmentation des cas partout en Suisse, ces transferts deviendront difficiles à réaliser.»

Autorisation spéciale pour le personnel contaminé

Au printemps, il y avait eu au maximum 160 patients Covid-19 traités en même temps à l’Hôpital du Valais. Cette fois-ci, ce chiffre sera très certainement dépassé, même cette semaine déjà. «S’il faut hospitaliser 250 patients en même temps, le Valais sera capable de le faire. Notre souci numéro un est de pouvoir compter sur suffisamment de personnel qualifié aux soins intensifs avec les patients les plus touchés», précise Victor Fournier. Pour ce faire, le Service de la santé publique a autorisé le personnel qui s’occupe des patients Covid et touché par le virus à venir travailler. «Cela se fait sur une base volontaire avec des symptômes qui ont disparu depuis 48 heures et uniquement dans les secteurs de patients Covid. Pour l’instant, personne n’est concerné, mais l’autorisation existe», explique le chef du Service de la santé publique.

Evoqué lundi matin en séance de crise, un scénario veut être évité à tout prix par tous les acteurs, celui de devoir accueillir des patients Covid sans avoir la dotation en personnel nécessaire. Lundi, en fin d’après-midi, ils étaient près 160 hospitalisés.

 

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