Sous la lumière blafarde des projecteurs, les 496 chaises vides alignées dans le studio symbolisent les morts tombés sous le coup du Covid, en Corée du Sud, depuis le début de l’épidémie. Cette mise en scène macabre, à l’occasion du tournage à Séoul d’un documentaire de la télévision sud-coréenne consacré à la pandémie, serait impossible en France. Il faudrait réquisitionner de gigantesques hangars pour saluer dignement les 47 000 victimes du virus et prévoir chaque jour de nouvelles salles à mesure que le bilan continue de s’alourdir. Cette comparaison entre deux nations développées, membres de l’OCDE et de tailles relativement comparables (52 millions d’habitants versus 67 millions) laisse songeur.
Ce fossé illustre l’écart grandissant sur le plan sanitaire entre l’Occident et l’Asie pacifique, déjà visible au printemps et qui devient vertigineux à l’heure de la seconde vague épidémique. Ce décrochage a par ailleurs de lourdes implications sociétales, économiques et...