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Coronavirus: l’accueil des enfants doit être au cœur de la stratégie de sortie

La garde des enfants est le parent pauvre de la stratégie de déconfinement. C’est le constat de plusieurs groupes d’intérêts et organisations politiques. Ces derniers demandent que la Confédération et les cantons agissent pour que l’accueil extrafamilial soit garanti.

28 avr. 2020, 12:50
Le nombre de places en crèche doit être garanti après la crise sanitaire.

L’accueil extrafamilial des enfants ne doit pas être affaibli par le coronavirus, mais au contraire sortir renforcé de la crise. C’est ce que demande une large coalition de 37 groupes d’intérêts et organisations politiques. Pour cela, Confédération et cantons doivent agir.

La question de la garde d’enfants joue un rôle central dans la situation actuelle, constate la coalition de syndicats, d’organisations de femmes, de protection de l’enfant, de groupes et de partis.

Les enfants ne pouvant actuellement pas être gardés par leurs grands-parents, il faut éviter que cette tâche échoie aux parents et surtout aux mères, les obligeant à quitter ou réduire leur travail rémunéré, ont relevé les intervenants lors d’une conférence de presse en ligne.

La difficulté pour les femmes de concilier travail et famille a été accentuée par cette crise.
Claudine Esseiva, présidente de «Business and Professional Women»

Cela aurait pour effet un retour en arrière en matière d’égalité, mais serait aussi néfaste pour l’économie et la société tout entière. «La difficulté pour les femmes de concilier travail et famille a été accentuée par cette crise», a relevé Claudine Esseiva, présidente de «Business and Professional Women».

Disparités cantonales

Le Conseil fédéral a certes reconnu la nécessité de maintenir l’offre de garde. Mais il n’en a pas réglé le fonctionnement précis ou le financement dans les circonstances actuelles.

Conséquences, des réglementations cantonales très différentes s’agissant des contributions des parents et des critères d’admission se côtoient, des crèches sont menacées dans leur existence, et des parents essayant de concilier travail à domicile et garde des enfants sont débordés.

Un service public

Pour la Suisse, «les dégâts seraient considérables si à la fin de la crise sanitaire, le nombre de places d’accueil se trouvait sérieusement réduit en raison de faillites ou de fermetures», a déclaré la conseillère nationale Katharina Prelicz-Huber (Verts/ZH), présidente du Syndicat des services publics (SSP) et membre du Comité présidentiel de l’Union syndicale suisse (USS).

Les dégâts seraient considérables si à la fin de la crise sanitaire, le nombre de places d’accueil se trouvait sérieusement réduit en raison de faillites ou de fermetures.
Katharina Prelicz-Huber, présidente du Syndicat des services publics (SSP) et membre du Comité présidentiel de l’Union syndicale suisse (USS)

Celle-ci entend déposer prochainement une initiative parlementaire demandant que l’accueil des enfants fassse partie du service public et soit payé par les impôts, à l’instar de l’école obligatoire. Il faut aussi absolument étendre l’offre existante et revaloriser les professions qui y sont rattachées.

Pour Philippe Gnaegi, directeur de Pro Familia, le retour sur investissement serait juste «gigantesque». Ces structures rapportent en effet plus qu’elles ne coûtent, notamment par la force de travail qu’elles libèrent. C’est d’autant plus nécessaire, que la crise actuelle a accentué les inégalités sociales, a souligné Claudia Mühlebach, présidente de Pro Enfance.

Des critères uniformes

Personne ne doit perdre son emploi ou être obligé de prendre des vacances à cause de la garde des enfants, ont insisté les intervenants.

Cela nécessite des réglementations et des critères uniformes au niveau national. Toute personne qui doit garder ses enfants à la maison ne doit pas devoir travailler en même temps et a droit à des indemnités perte de gain pour parents, même si elle peut partiellement travailler à domicile.

Les grands-parents ne seront pas disponibles avant longtemps, cela signifie qu’à moyen terme il faudra davantage de places de garde d’enfants. Ce thème doit donc être au centre de toute stratégie de sortie de crise, ont résumé les intervenants, qui demandent à la Confédération et aux cantons de développer rapidement un plan d’action.

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