Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Coronavirus: «Il y aura une filière permanente à l’hôpital liée au Covid-19»

A la suite de la conférence de presse du Conseil fédéral, plusieurs questions nous sont parvenues pour le directeur de l’Hôpital du Valais Eric Bonvin. Il y répond en priorité.

16 avr. 2020, 22:00
Eric Bonvin, directeur général de l'Hôpital du Valais: "Le déconfinement par étapes du Conseil fédéral permet un retour en arrière si l'augmentation des cas se fait
de nouveau sentir."

Eric Bonvin, le Conseil fédéral a donné aujourd’hui un calendrier concernant le déconfinement. Quelles sont les mesures sanitaires obligatoires qui devront l’accompagner? 

Pour les professions qui peuvent reprendre le 27 avril et qui sont en contact avec des clients comme les coiffeurs, les physiothérapeutes ou les masseurs, le port du masque et une très bonne hygiène des mains me semblent obligatoires. Il faudra d’ici là avoir donc assez de masques à distribuer. Ensuite, concernant les écoles, la présence importante de désinfectants dans les établissements sera nécessaire. Je trouve que cette sortie par paliers reste prudente et permet un retour en arrière en cas de nouvelle augmentation du nombre de cas. 

L’affirmation de Daniel Koch au sujet des enfants nous a surpris. Nous allons donc vérifier les tenants et les aboutissants exacts de celle-ci

Nous avons reçu une dizaine de questions de lecteurs surpris suite aux propos du médecin Daniel Koch à la conférence de presse du Conseil fédéral au sujet des enfants. Selon lui, ceux-ci ne seraient ni porteurs ni vecteurs de ce virus, ce qui n’avait jamais été affirmé. Beaucoup de parents nous demandent alors si ces enfants peuvent rencontrer de nouveau leurs grands-parents?  

Nous sommes à la fois contents et surpris après cette affirmation. Un assouplissement de cet aspect serait évidemment un grand soulagement mais il nous semble cependant que cette affirmation a été formulée de façon très prudente et qu’elle n’a pas été accompagnée d’une levée des recommandations de base. Nous allons donc vérifier les tenants et les aboutissants exacts de cette affirmation et chercher à avoir des précisions tout en restant prudents jusque-là.

Toujours durant cette conférence de presse, il a été beaucoup question d’économie et de formation et un peu moins de personnes à risque, notamment les personnes âgées qui nous font part de leur peur du déconfinement. Très concrètement, que leur conseilleriez-vous?

Je comprends évidemment leur inquiétude, car elles resteront vulnérables tant qu’une solution préventive ou curative ne permettra pas de leur assurer sécurité et sérénité. C’est pourquoi il leur faudra faire preuve de patience et maintenir à tout prix leurs bonnes pratiques de protection. C’est aussi pourquoi toutes les personnes moins vulnérables doivent également maintenir tous leurs efforts pour éviter la contamination d’autrui. L’assouplissement annoncé de certaines mesures ne rend que plus importantes les règles de distance entre individus et d’hygiène des mains. De ce point de vue, le marathon entamé en mars est loin d’être terminé et les recommandations d’hygiène des mains et de distance sociale restent de mise.

Concernant les patients COVID-19, l’Hôpital doit pouvoir compter sur une organisation de travail qui puisse durer plusieurs mois, voire jusqu’à deux ans.

A partir du 27 avril, l’hôpital pourra aussi reprendre toutes ses activités. Qu’allez-vous faire avec les patients Covid-19? 

Nous allons créer une filière permanente spécifique concernant ces patients sur l’ensemble des structures de l’Hôpital du Valais, de la prise en charge à la réadaptation. Nous sommes soulagés d’avoir évité le pic, mais maintenant il faut mettre en place une organisation de travail qui puisse durer sur plusieurs mois, voire deux ans. 

Pour terminer, quelle est la situation actuelle au sein de l’Hôpital du Valais concernant le Covid-19? 

Nous avons aujourd’hui 98 patients hospitalisés chez nous dont 17 aux soins intensifs. Sur les 333 patients valaisans atteints par le coronavirus hospitalisés depuis le début de la pandémie, 17 ont pu quitter les soins intensifs et 175 sont sortis suffisamment rétablis pour rentrer chez eux. 

Vous pouvez poser vos questions à Eric Bonvin en envoyant un mail à vincent.fragniere@lenouvelliste.ch. 
 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias