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Coronavirus: il faut à tout prix éviter le "scénario du pire"

Selon Marcel Salathé, épidémiologiste à l'EPFL, il est faux de dire que le Covid-19 équivaut à la grippe saisonnière. Pour le spécialiste, le plus important est de ne pas laisser courir le virus dans la population. Et de gagner du temps.

05 mars 2020, 16:35
Le spécialiste se dit convaincu qu'une coordination nationale et internationale peut faire gagner un temps précieux dans cette crise.

Après l'annonce jeudi d'un premier décès en Suisse, la priorité première est de freiner l'expansion du coronavirus pour gagner du temps dans l'attente d'un vaccin et éviter une surcharge du système de santé, estime Marcel Salathé, épidémiologiste à l'EPFL. Il s'attend à un renforcement des mesures.

Impossible à stopper

Avec une mortalité de l'ordre de 3,4% dans le monde, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce premier cas mortel en Suisse était à attendre. Tôt ou tard, il se pourrait que la quasi-totalité de la population du pays entre en contact avec le virus, a indiqué jeudi Marcel Salathé à Keystone-ATS.
 

 

Pour le spécialiste de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), il est probablement impossible désormais de stopper l'épidémie. Même la Chine n'y est pas parvenue avec des mesures strictes.

Le plus important, selon lui, est de gagner du temps pour développer un vaccin et des médicaments, notamment afin de protéger les groupes à risque. Il s'agit également d'éviter une surcharge du système de santé.

Ne pas laisser courir le virus

"On ne peut pas simplement laisser courir le virus dans la population", souligne le Pr Salathé. Actuellement, il y a en Suisse un cas pour 100'000 habitants. Si on laissait faire, dans deux mois, on serait à 500 cas pour 100'000 habitants et à fin mai à une personne sur dix infectée en Suisse.

Il est faux de dire que c'est comme la grippe saisonnière.
Marcel Salathé, épidémiologiste à l'EPFL

Comme 5% présentent des complications, cela signifierait qu'à fin avril, 5% des hospitalisations seraient dues au Covid-19. Et à fin mai, tous les lits d'hôpitaux du pays seraient théoriquement occupés par des patients souffrant du coronavirus, selon les calculs de l'épidémiologiste.

Il faut à tout prix éviter "ce scénario du pire", a-t-il ajouté. Il met en garde contre une banalisation du virus: "Il est faux de dire que c'est comme la grippe saisonnière". Le taux de mortalité est environ dix fois plus élevé, il n'y a pas de vaccin, et pas d'immunité au sein de la population.

Gagner du temps

L'ensemble de mesures non pharmaceutiques prises jusqu'ici en Suisse ont fait leurs preuves lors de précédentes épidémies, relève Marcel Salathé. On voit d'ailleurs que les dispositions très strictes prises en Chine freinent l'expansion du virus.

L'Europe y parviendra-t-elle? Le spécialiste se dit convaincu qu'une coordination nationale et internationale peut faire gagner un temps précieux dans cette crise. A cet égard, il s'attend à ce que des mesures renforcées soit prises en Suisse au cours des prochains jours et des prochaines semaines.

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