Pour traverser la crise du coronavirus le mieux possible, il faut sortir de sa coquille et se centrer sur ce qui est encore permis. ll existe une multitude de choses que l’on peut encore faire, relève Panteleimon Giannakopoulos, professeur de psychiatrie à l’UNIGE dans une interview publiée jeudi par la Tribune de Genève.
«D’un point de vue psychologique, le Conseil fédéral a très très bien fait de garder le confinement à son niveau actuel. Si l’on ferme de manière trop serrée le couvercle de la marmite à vapeur, trop longtemps, on observe des phénomènes d’anomie (désorganisation et destructuration d’un groupe) et de transgression. L’anxiété déborde, l’agressivité gagne du terrain».
Vers un changement sociétal majeur
Pour ne pas sombrer , «il faudrait garder des activités qui nous lient socialement. La question du travail est fondamentale, car la notion de devoir est très précieuse pour l’être humain: il y a des choses que l’on doit faire. Et il est important d’être là pour les autres. Rester à la maison, créer un bunker et ne penser qu’à se sauver soi-même, cela fragilise».
A l’issue de l’épidémie, Panteleimon Giannakopoulos estime qu’«il y aura un changement sociétal majeur. Cette pandémie remet en question tout le gain de ces dernières années après la mondialisation. Votre voisin, qui vit peut-être à des milliers de kilomètres, peut causer votre mort. C’est inédit. Longtemps, c’était de la science fiction…Ça ne l’est plus.»