Eric Bonvin, où en sont les cas de coronavirus en Valais samedi soir. Certains parlent d’une flambée?
Nous en avons une cinquantaine dont toujours une personne en soin intensif chez nous. Il ne faut pas parler de flambée, mais d’une augmentation rapide que l’on constate aussi bien à Genève, au canton de Vaud, qu’en France ou en Espagne. Je dirai que le Valais est encore un peu préservé, mais suit la même croissance.
Pourquoi en Suisse le taux de mortalité est de 1% alors qu’en Italie par exemple il est beaucoup plus élevé?
Parce que pour l’instant notre système sanitaire fonctionne et qu’il n’est pas encore saturé. Il est en haut régime, mais il fonctionne. Notre stress actuel est de permettre à tout notre personnel de travailler malgré la fermeture des écoles. L’Etat a accepté d’ouvrir des unités pour les enfants des professionnels, c’est important. Nous demandons aussi aux entreprises qui ont moins d’activité de laisser le conjoint ou la conjointe d’employés de la santé à la maison pour s’occuper des enfants. Et nous saluons évidemment toutes les démarches bénévoles spontanées qui sont faites depuis hier.
Samedi, on a vu certaines stations de ski ouvertes en Suisse alémaniques et des établissements publics partout qui ne respectaient pas les normes prescrites hier soit pour le Valais un maximum de 50 places et une distance d’hygiène d’un mètre. Cela vous choque?
Cela est très préoccupant. La population doit comprendre le plus rapidement possible que le respect strict de ces normes est un des éléments clés pour freiner l’inexorable évolution de la pandémie, éviter que le système sanitaire ne soit débordé et donc que le taux de mortalité augmente. Il n’y a plus à discuter à ce sujet et il est désormais de la responsabilité de chacun d’agir.
Dans les pays qui nous entourent, il commence à y avoir des cas de décès de personnes assez jeunes. Y a-t-il une explication à cela?
Le Ministère Français de la santé a publié ce samedi soir une alerte évoquant le risque de complications préoccupantes consécutives à l’usage de certains anti-inflammatoires, notamment chez de jeunes adultes infectés par le coronavirus. Il recommande notamment de ne plus prescrire ces médicaments. Nous nous sommes déjà mis en contact avec nos autorités sanitaires et de surveillance suisses afin, le cas échéant, de prendre les mesures qui s’imposent le plus rapidement possible.