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Coronavirus: gros soucis financiers pour les parcs animaliers romands

Les parcs animaliers romands font grise mine. Faute de visiteurs, les problèmes financiers s’accumulent pour ces petits zoos qui attendent une aide de la Confédération.

28 avr. 2020, 09:37
Les animaux ne semblent pas trop perturbés par la fermeture des zoos.

Les parcs animaliers romands font face à d’importantes difficultés financières en raison de la pandémie de Covid-19. Ils ont écrit au Conseil fédéral pour lui demander de l’aide. Ils espèrent un déconfinement dès le 8 juin, mais ne savent pas à quelles conditions.

Ils sont fermés, mais le travail continue pour nourrir et soigner les animaux. C’est le paradoxe des zoos: les charges restent pratiquement les mêmes, alors que les recettes, alimentées par les entrées, ont disparu. L’ardoise finale risque d’être salée.

Nous aurons trois mois sans aucunes rentrées, alors que les frais sont toujours là.
Roland Bulliard, directeur du zoo de Servion

Au zoo de Servion, les employés du restaurant sont au chômage technique, mais la dizaine de gardiens travaille sur le terrain. «Les animaux, il faut s’en occuper tous les jours. Le nourrissage et le nettoyage sont très importants. On profite aussi de faire divers travaux d’entretien», explique à Keystone-ATS Roland Bulliard, directeur.

Le principal souci, commun à tous les parcs animaliers, ce sont les finances. «Nous aurons trois mois sans aucunes rentrées, alors que les frais sont toujours là», se désole M. Bulliard, qui a fait une demande pour un prêt Covid, – un prêt sans intérêt, mais remboursable – «afin de ne pas être en manque de liquidités».

Lettre commune

En début de semaine, sept entités romandes – dont Servion, la Garenne, les Marécottes (VS) et Aquatis – ont écrit une lettre commune au Conseil fédéral. «On lui demande d’ouvrir le dialogue avec nous, de regarder nos besoins. La Confédération a prévu des montants pour la culture, pour le tourisme. Il faut voir si on peut aussi avoir accès à des fonds non remboursables», explique-t-il.

La Confédération a prévu des montants pour la culture, pour le tourisme. Il faut voir si on peut aussi avoir accès à des fonds non remboursables.
Roland Bulliard, directeur du zoo de Servion

Le zoo de Servion, un parc privé sans subvention, n’est pas menacé de faillite. Grâce à sa gestion prudente et ses 150’000 visiteurs par an, il peut encore voir venir, explique en substance son directeur. «Mais la saison va être difficile si on n’a pas d’aide».

Catastrophe

«Financièrement, c’est la catastrophe», résume de son côté Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne à Le Vaud. «On va perdre au moins 30% de notre chiffre d’affaires et on ne le rattrapera jamais. Il va nous manquer plus de 300’000 francs», estime-t-il. Une réouverture est promise le 8 juin, mais dans quelles conditions, se demande-t-il. «On n’a pour l’heure pas d’information».

On va perdre au moins 30% de notre chiffre d’affaires et on ne le rattrapera jamais. Il va nous manquer plus de 300’000 francs.
Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne à Le Vaud

Servion attend avec impatience le déconfinement. Le samedi avant la fermeture, le zoo avait limité les entrées à cent personnes. «On avait réussi assez bien à gérer, avec un sens de visite pour que les visiteurs ne se croisent pas trop. Dans le zoo, il y a deux kilomètres de chemin», rappelle-t-il. Mais financièrement, l’exercice n’est guère rentable.

Quelle reprise

Le directeur pourrait imaginer une limite de 400-500 visiteurs en même temps. En été, lors des fortes affluences, le zoo peut accueillir jusqu’à 2500 personnes par jour. «Pour l’instant, on n’a aucune information. Le moment venu, on s’adaptera», dit-il.

Je trouve les loups un peu plus joueurs avec moi. Ils ont l’habitude d’interagir avec les visiteurs.
Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne à Le Vaud.

Les animaux semblent vivre le confinement de manière assez sereine. «Pour eux, tout va bien. Tout roule. Les marmottes descendent un peu plus facilement dans les zones du public. Je trouve les loups un peu plus joueurs avec moi. Ils ont l’habitude d’interagir avec les visiteurs», explique M. Gauthier-Clerc.

Une différence pour les animaux

«Les animaux perçoivent une différence», observe M. Bulliard. «Les lynx, les ours, on ne les voit presque plus. De jour, ils restent dans leur box. Je ne sais pas pourquoi, peut-être un peu d’ennui». Les loups, les tigres, en revanche, se montrent «curieux». «Ils viennent voir lorsque quelqu’un passe», ajoute-t-il. Le zoo abrite quelque 200 animaux, d’une soixantaine d’espèces.

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