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Coronavirus et école: les détails de la reprise en Valais

Les écoliers valaisans retrouveront bel et bien les classes le lundi 11 mai, mais le retour se fera par petits groupes durant la première semaine au niveau primaire et pendant un mois au moins dans les cycles d’orientation. Explications.

30 avr. 2020, 19:04
La reprise des cours, c'est pour le 11 mai en Valais.

Tous les élèves valaisans de l’école obligatoire seront de retour en classe le 11 mai. Le Département de la formation a annoncé jeudi les détails de cette reprise qui se fera par étapes. «Nous voulons y aller prudemment pour permettre une reprise de contact avec le monde scolaire et éviter un redémarrage de l’épidémie», souligne Christophe Darbellay, chef du Département de la formation. Il ajoute cependant que «les enfants de moins de 10 ans représentent seulement moins de 1% de personnes malades du coronavirus. Le pourcentage est de moins de 2% pour les personnes de moins de 18 ans qui ne sont pas ou de faibles vecteurs de la maladie.» 

Les mesures d’hygiène préconisées par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) seront mises en place. Concernant les masques, ni les écoliers ni les enseignants n’en porteront. «Nous suivons en cela les recommandations de l’OFSP qui ne les conseille pas pour les écoles», précise Jean-Philippe Lonfat.

Pas de distanciation sociale entre les élèves

Quant à la distanciation sociale de 2 mètres, elle n’est plus recommandée entre les élèves qui ne sont pas des porteurs importants du virus. Entre enseignants en revanche, il est nécessaire de respecter cette mesure. Idem aux abords de l’école pour les parents qui accompagnent leurs enfants. 

Enfin, les enseignants doivent essayer de maintenir une certaine distance avec les écoliers. «Mais c’est inévitable que des contacts rapprochés de très courte durée aient lieu en classe, surtout chez les petits, lorsqu’un enseignant se penche pour donner des explications ou aide un élève à refaire ses lacets. Il s’agit de contacts de très courte durée, et nous faisons appel à la responsabilité de chaque enseignant pour les gérer au mieux selon les recommandations de l’OFSP», explique Jean-Philippe Lonfat.


Ecoles primaires: classes partagées pendant une semaine

De la 1H à la 8H, les classes seront partagées en deux groupes pendant la première semaine de la reprise. «Une partie des élèves viendra à l’école le lundi et le mardi, et l’autre partie, le jeudi et le vendredi. Le mercredi est congé pour tous, ce qui permettra aux enseignants de coordonner et de gérer l’enseignement à distance puisque le travail à la maison continue pendant la première semaine», explique Jean-Philippe Lonfat.

 

Depuis Charlemagne, l’école est obligatoire. Les élèves sans soucis de santé devront venir en classe.
Christophe Darbellay, chef du Département de la formation

 

Les écoliers n’iront donc pas tous les jours en classe. «Nous avons retenu le système des jours entiers pour des questions de transport notamment. Et puis c’est certainement plus facile pour les parents de s’organiser sur des journées que sur des demi-journées. Il nous semblait ainsi plus adéquat de créer des blocs», ajoute le chef du Service de l’enseignement. Le retour à la normale, avec des classes complètes, est fixé au 18 mai. «Cela tombe bien dans la perspective d’une reprise progressive, car c’est la semaine de la fête de l’Ascension jeudi et les écoliers faisaient de toute façon le pont vendredi», précise Jean-Philippe Lonfat.   

Certains parents menacent déjà de ne pas emmener leurs enfants à l’école le 11 mai. «Depuis Charlemagne, l’école est obligatoire. On sera souple pour les enfants dont la situation est médicalement justifiée, mais les élèves qui n’ont pas de soucis de santé particuliers devront venir en classe», note Christophe Darbellay. Et Jean-Philippe Lonfat d’ajouter comprendre les parents qui hésitent car il y a une incertitude et un climat anxiogène. «Mais on aura les mêmes hésitations, s’il n’y a pas de vaccin, ni de médicament au mois d’août, d’octobre ou de janvier.»

 

Cycles d’orientation: des classes séparées en deux groupes pendant quatre semaines au moins

Au cycle d’orientation, les mesures sont un peu différentes du niveau primaire. De façon générale, le programme sera vu sur deux semaines. La classe sera séparée en deux parties: le groupe 1 viendra en classe le lundi et le jeudi, le groupe 2 y sera le mardi et le vendredi. «La semaine suivante, on inverse. Le groupe 1 viendra le mardi et le vendredi et le groupe 2, le lundi et le jeudi. Avec ce système, sur deux semaines, les élèves suivront toutes les branches sans que l’on doive changer les horaires», explique Jean-Philippe Lonfat. Le mercredi sera également libre. Il permettra notamment aux enseignants de coordonner les groupes.

 

Cette séparation des classes peut continuer jusqu’à la fin de l’année scolaire selon l’évolution sanitaire.
Jean-Philippe Lonfat, chef du Service de l’enseignement

 

Ce système est mis en place pour un minimum de quatre semaines. «Il peut continuer jusqu’à la fin de l’année scolaire selon l’évolution sanitaire. Il y aura aussi une évaluation pédagogique avec les directions», ajoute Jean-Philippe Lonfat. 

Concernant les notes données après le 13 mars, elles ne compteront plus pour la moyenne annuelle. «Nous avons toujours été clairs sur ce point. Les notes certificatives ont été arrêtées  au 13 mars. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus d’évaluation d’ici à la fin de l’année scolaire. Les enseignants peuvent faire des examens formatifs afin de mesurer le degré d’acquisition des apprentissages et des connaissances. Mais ces notes n’entreront plus dans la moyenne», explique Jean-Philippe Lonfat.

 

Maturités et écoles de commerce et de culture générale: les examens finaux n’auront pas lieu


Les étudiants du secondaire II reprendront le 8 juin. Et c’est officiel, les collégiens valaisans n’auront aucun examen final. Ils décrocheront leur certificat de maturité sur la base de leurs notes annuelles. Leur diplôme leur permettra d’entrer ainsi dans les universités et autres écoles polytechniques fédérales. «J’aimerais cependant insister sur le fait qu’on ne donne pas une maturité au rabais. Ces étudiants ont un parcours de cinq ans d’école et durant cette période, il y a eu tout un travail, y compris celui qui a été fait depuis le 13 mars. Ils ont également effectué toute une préparation durant cette période d’enseignement à distance, ont appris l’autonomie. Ils méritent leur maturité», précise Jean-Philippe Lonfat.

Pas d’examens finaux non plus pour les élèves des écoles de commerce et culture générale du Valais, ainsi que pour ceux qui passent des maturités professionnelles. 

Par contre, une session d’examens aura  lieu pour les étudiants qui ont suivi les cours des passerelles Dubs (qui permettent aux personnes qui ont une maturité professionnelle ou spécialisée de s’inscrire à l’université). «Les passerelles Dubs ont seulement des notes indicatives au cours de l’année. Les examens finaux sont donc nécessaires. On sera cependant spécialement attentifs aux cas limites. Les examens auront lieu à partir de mi-juin. Et le programme est arrêté au 13 mars», précise Jean-Philippe Lonfat.

 

Structures d’accueil: davantage de places disponibles

Photo: Sacha Bittel/A

 

Les structures d’accueil comme les crèches, garderies et les unités d’accueil pour écoliers (UAPE) n’ont pas cessé de fonctionner pendant le semi-confinement, mais en effectifs réduits. Avec la reprise des écoles, elles reviennent à un fonctionnement normal «avec quelques aménagements», annonce Christian Nanchen, chef du Service cantonal de la jeunesse. Le nombre de places sera temporairement augmenté.

Les crèches pourront ainsi accueillir désormais jusqu’à dix enfants par groupe au lieu de huit auparavant, et les UAPE pourront prendre en charge jusqu’à quinze enfants par groupe au lieu de douze. «Ces structures vont être encore plus demandées qu’avant le virus, car les grands-parents de plus de 65 ans ne peuvent plus garder leurs petits-enfants. Il y aura donc de nouveaux enfants en plus de ceux qui étaient gardés avant le 13 mars», explique Christian Nanchen.

Pour lui, il est important que ces structures restent flexibles dans l’accès. «On doit pouvoir répondre aux besoins des parents», ajoute Christian Nanchen. 

Les lieux doivent cependant répondre aux normes sanitaires prônées par l’Office fédéral de la santé publique. «Nous allons faire des aménagements en conséquence. Pour ce faire, nous bénéficierons des conseils d’un hygiéniste de l’Hôpital du Valais qui nous aidera à faire la transition», explique encore le chef du Service cantonal de la jeunesse.

A noter qu’avant la crise du coronavirus, le Valais comptait 8000 places en structures d’accueil collectives (crèches, garderies, UAPE) subventionnées ou non, et 3500 places chez des parents d’accueil de jour.

 

Moins d’élèves adolescents dans les transports

Les mesures prises pour les élèves des cycles d’orientation permettent d’éviter des transports publics bondés. «Les classes étant partagées, il y a moins de monde à la fois dans les cars et les bus», remarque Jean-Philippe Lonfat.

A partir du 11 mai, CarPostal assurera la reprise de ses transports scolaires. Pour les courses exclusivement scolaires, ce sont les écoles qui sont responsables du concept de protection. «Elles sont en train de créer leurs propres concepts pour le 11 mai. «CarPostal est en contact avec les autorités scolaires pour voir si leur concept est réalisable», souligne Valérie Gern, porte-parole de CarPostal.

Les points de contact (poignées, barres) des véhicules utilisés pour le transport scolaire sont nettoyés régulièrement. 

En ce qui concerne les transports d’enfants sur les lignes régulières, la réglementation de l’OFSP en matière de distanciation sociale ne peut pas être respectée. «Là, c’est le concept général de protection des transports publics publié le 30 avril qui s’applique», explique Valérie Gern. Ainsi, CarPostal conseille fortement aux passagers empruntant les transports publics aux heures de pointe de porter un masque.

 

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