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Coronavirus - Ensemble, ils font l'Hôpital (1/4): Pascal Tritz à la poursuite du matériel médical

L’Hôpital du Valais est une mosaïque de compétences professionnelles. Le Nouvelliste a choisi quatre collaborateurs de quatre secteurs différents pour vous raconter leur quotidien depuis le début de l’épidémie. Zoom sur Pascal Tritz, chef du service biomédical et achat.

11 avr. 2020, 12:00
Pour s'assurer que les stocks soit fait, Pascal Tritz traite une centaine d'appels par jour.

«C’est chaud. Extrêmement chaud». Au bout du fil, Pascal Tritz semble survolté. Plus que du stress, on décèle de l’excitation dans la voix du chef du service biomédical et achat. «Nous menons une bataille tous les jours», lance-t-il. Si son service a toujours été «important» pour assurer le bon fonctionnement des sites hospitaliers de l’Hôpital du Valais, aujourd’hui, il devient «vital». 

Les 50 collaborateurs doivent notamment veiller à l’approvisionnement et à la gestion des stocks (blouses, gants, masques, etc.) ainsi qu’à l’acquisition et à la maintenance des équipements biomédicaux.

«Nous travaillons dans l’urgence, il faut parfois prendre des décisions en un claquement de doigts, mais ce contexte rend notre quotidien très intéressant». En témoigne l’accord passé en quelques jours avec le canton pour endosser la responsabilité de la mobilisation et l’acheminement du matériel médical dans les EMS. «En temps normal, cette décision aurait été prise après de longues discussions».

Nous avons frôlé la rupture de stock avec les blouses et les masques. Et sans ce matériel, tout s’arrête.
Pascal Tritz, chef du service biomédical et achat.

Courtier de la santé

Depuis le début de la pandémie, le responsable et son équipe collectionnent les appels et les courriers électroniques. «Une centaine par jour», glisse Pascal Tritz. «Nous avons l’impression d’être des traders», image-t-il. 

Avec ses collaborateurs, le pragmatisme éclipse désormais les questions accessoires. «Les respirateurs de Sierre ? Ok, on les déplace à Sion pour une mise en service cet après-midi». Il boucle. Puis recommence. «Tu as eu les 20 000 blouses ?  À quel prix ? Combien ça pèse ? On stocke où ? Très bien, on y va.».  

À la problématique des commandes, s’ajoute celle du transport. Le matériel – principalement fabriqué en Chine – se retrouve bloqué sur le tarmac. «Si l’on ne peut pas payer un slot (ndlr: créneau horaire pour faire décoller ou atterrir un avion) il faut trouver des alternatives avec d’autres fournisseurs.».

La créativité en renfort

Jusqu’ici, les sites hospitaliers de l’Hôpital du Valais n’ont pas connu de ruptures de stocks. Mais le danger n’est pas écarté. «Nous avons frôlé cette situation avec les blouses et les masques. Et sans ce matériel, tout s’arrête», explique Pascal Tritz. 

De ces incertitudes naissent certaines idées. «Face au manque de blouses imperméables, nous avons assemblé des tabliers plastiques à des blouses standards. Ce n’est peut-être pas l’idéal, mais le service de l’hygiène a validé cette méthode». Le responsable évoque également les lunettes de protection imprimée en trois dimensions après l’appel lancé par la fondation The Ark. «Elles comblent un besoin et fonctionnent très bien».

Un impact sur l’avenir

Selon Pascal Tritz, cette situation extraordinaire devrait induire de profonds changements sur le long terme. «Cette crise nous rend plus attentif aux chaînes de productions, insiste-t-il.  Cette dépendance à la Chine est problématique. Nous devrons envisager un retour en arrière, malgré le risque de payer le matériel plus cher».

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