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Coronavirus: «En Valais, 138 soignants ont été atteints du COVID-19 dont un seul a dû être brièvement hospitalisé.»

En répondant à vos questions, Eric Bonvin dévoile le nombre de soignants touchés en Valais par le COVID-19 et donne son analyse du potentiel déconfinement.

13 avr. 2020, 18:38
Eric Bonvin, directeur général de l'Hôpital du Valais : "Il faudra attendre la fin du mois pour voir si la population suisse a respecté les mesures lors de ce week-end pascal."

Eric Bonvin, quel est le bilan de ce dernier jour du week-end prolongé de Pâques ? 

Nous avons aujourd’hui 106 patients hospitalisés chez nous dont 20 aux soins intensifs. Sur les 323 patients valaisans atteints par le Coronavirus hospitalisés depuis le début de la pandémie, 15 ont pu quitter les soins intensifs et 156 sont sortis suffisamment rétablis pour rentrer chez eux. 

En savoir plus : En Valais, deux décès ce lundi liés au coronavirus

Les interdictions de grands rassemblements devraient figurer parmi les dernières à être levées et il faudra être très patient à ce niveau-là.

Depuis quatre jours, le nombre de cas journalier diminue en Suisse. Mais Quand verra-t-on, au niveau des hospitalisations, si la population suisse a respecté les mesures de la Confédération en cette période des vacances pascales ?

La période d’incubation de ce coronavirus, c’est-à-dire le laps de temps entre l’infection et l’apparition des premiers symptômes, est généralement de cinq jours. Elle peut toutefois s’étendre jusqu’à 14 jours. Les personnes atteintes ne seraient toutefois pas hospitalisées immédiatement et il faut s’attendre à ce que cet éventuel nouveau pic ne soit pas visible par le nombre d’hospitalisations avant deux à trois semaines, voire un mois si l’on considère la semaine entière de « vacances » encore à venir. 

La Confédération parle de lever certaines interdictions dès le 26 avril. Est-ce le bon moment pour être sûr qu’il n’y a pas une deuxième vague ? Et, en matière sanitaire, quelles interdictions selon vous serait-il possible de lever ?

Le Conseil fédéral a avancé cette date en précisant qu’il fallait être très prudent et que les mesures d’assouplissement allaient s’étaler sur plusieurs semaines. À ce stade, on ne peut pas assurer qu’il n’y aura pas de deuxième vague et l’assouplissement de ces mesures devra être associé à des mesures de protection. Il s’agira ensuite de suivre de près l’évolution de la situation et d’ajuster le dispositif le cas échéant. Quoi qu’il en soit, la levée des premières mesures ne pourra concerner qu’un faible nombre de personnes, dans des conditions bien précises. Les interdictions de grands rassemblements en tous genres devraient figurer parmi les dernières à être levées et il faudra certainement être très patient à ce niveau-là. L’éventualité d’une seconde vague devra quoi qu’il en soit être prise en compte afin de déterminer la mesure la plus appropriée à lui opposer.

Il y a maintenant un mois que l’Hôpital du Valais a traité plus 300 patients atteints du coronavirus ? Ce travail a infecté combien de personnel soignant durant ce même laps de temps ? Un lecteur se demande même si du personnel soignant a dû être hospitalisé pour avoir eu le coronavirus vu qu’en Italie on parle de plus de 100 médecins décédés ?

Samedi nous comptions 120 collaborateurs et collaboratrices infectés, sur un total de 5400 employés à l’Hôpital du Valais. Il ne nous est toutefois pas possible de savoir, d’une part s’ils ont été atteints sur leur lieu de travail ou en dehors et, si dans le cadre du travail ils ont été contaminés par des patients pour par des collègues, par exemple lors de pauses ou de réunions informelles.  En comptant hôpitaux, EMS, CMS et ambulances, 138 personnes ont été atteintes en Valais et l’une d’entre elles a dû être hospitalisée brièvement. Rappelons enfin que le taux de cas positifs parmi les soignants est forcément plus élevé car tout cas suspect est systématiquement testé contrairement à ce qui se fait pour la population générale.

Les interventions urgentes sont toujours assurées en de l’Hôpital du Valais grâce à l’excellente collaboration avec les cliniques privées dont celle de Valère

Un mari se demande pourquoi sa femme d’attendre pour son opération de gynécologie pas urgente. L’hôpital ne pourrait-il pas diviser en deux, une partie COVID et une autre, afin d’éviter du chômage partiel et assurer dans le temps ces diverses interventions ?

Cette situation résulte de l’Ordonnance 2 COVID-19 du Conseil fédéral. Publiée le 13 mars dernier, elle vise à diminuer le risque de transmission du coronavirus, tout en préservant des compétences spécialisées précieuses et indispensables telle que l’anesthésie, et indique qu’il est interdit aux établissements de santé, notamment les hôpitaux et cliniques, de réaliser des examens, des traitements et des interventions non urgents. On entend par là des interventions qui peuvent être réalisées à une date ultérieure sans que la personne concernée ne risque de subir d’autres inconvénients que des atteintes ou des troubles physiques et psychiques mineurs. Seule une modification de cette ordonnance pourra permettre aux hôpitaux de reprendre progressivement ce type d’activité. Rappelons cependant que les interventions urgentes sont toujours assurées en dehors de l’Hôpital du Valais grâce à l’excellente collaboration que nous avons établie pour cela avec les cliniques privées, en l’occurrence la Clinique de Valère à Sion.

Vous pouvez poser vos questions à Eric Bonvin en envoyant un mail à vincent.fragniere@lenouvelliste.ch. Des réponses à vos questions se trouvent aussi sur le site www.hopitalvs.ch/coronavirus

 

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