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Coronavirus: comment le Valais s’organise-t-il pour lutter contre la pandémie?

Face à une situation extraordinaire, l’Etat-major de crise est activé au niveau cantonal. En Valais, c’est le cas depuis le 5 mars dernier. Le but? Coordonner les ressources pour gérer au mieux la pandémie.

30 mars 2020, 18:00
Le 22 janvier 2018 l'OCC tenait une séance de crise pour gérer les intempéries. Au centre de l'image, Nicolas Moren, chef de l'OCC et du SSCM.

Il faut s’imaginer un orchestre. Chacun suit sa partition, mais l’harmonie doit être globale. Dans le rôle des musiciens, les états-majors de conduite régionaux et communaux appliquent les mesures à l’échelle municipale. A la baguette, l’Organe cantonal de conduite (OCC Valais). Rattaché au Service de la sécurité civile et militaire (SSCM), c’est lui qui coordonne les ressources à disposition pour le Valais.

L’objectif se conjugue selon la situation de crise. Les différentes cellules (renseignement, police, sauvetage et assistance, service technique, scientifique, etc.) sont mobilisées selon les besoins. En 2019 et en 2018, l’état-major de crise avait été activé pour gérer les intempéries. En moyenne, six séances hebdomadaires rythment la semaine des principaux responsables de l’organe de conduite.

A travers chaque crise, on apprend.
Frédéric Favre, ministre de la sécurité

Dans le cas d’une pandémie, il s’agit de décharger au maximum les acteurs de la santé pour qu’ils puissent se concentrer exclusivement sur l’aspect médical. Pour ce faire, l’OCC centralise les moyens (logistiques, infrastructurels, ressources humaines, etc) et les redistribue en fonction des demandes.

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«Nous sommes en soutien du médecin cantonal. Notre rôle est de garder une vue d’ensemble par rapport à la situation qui reste très évolutive», relève Antoine Jacquod, chef de l’état-major de l’OCC. «Si le domaine de la santé pilote l’opération, l’OCC est la tour de contrôle», résume Frédéric Favre, ministre de la sécurité.

Notre rôle est de garder une vue d’ensemble par rapport à la situation qui reste très évolutive.
Antoine Jacquod, chef de l’état-major de l’OCC

Anticiper pour être prêts

Le 5 mars dernier, le canton décidait d’activer l’état-major de crise. Depuis, l’OCC a notamment déployé quelque 350 membres de la protection civile en soutien de plusieurs hôpitaux et EMS. Leurs principaux mandats? Trier les arrivées et gérer le transport de personnes et de médicaments. Des tâches partagées avec les militaires. Si demain la situation s’aggravait, d’autres ressources pourraient être mobilisées. «Nous travaillons sur la base d’une planification prévisionnelle», explique Nicolas Moren, chef de l’OCC VS et du SSCM.

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Autrement dit, les contacts avec les sapeurs-pompiers susceptibles de conduire une ambulance sont pris et le Service de la mobilité peut fournir des véhicules et des chauffeurs. Les simulations ont d’ores et déjà été faites. En clair, la machine est prête à être lancée. Il ne reste plus qu’à appuyer sur le bouton.

Le plan pandémie retenu prévoyait une situation extraordinaire avec 1700 malades hospitalisés dont 250 complications.
Nicolas Moren, chef de l’OCC VS et du SSCM

La pandémie, un risque depuis 2010

Pour fixer ses priorités, l’OCC se base notamment sur un rapport de l’Observatoire cantonal des risques (OCRI). Le document de 2010, réexaminé l’année dernière, classe la pandémie comme la troisième menace qui pourrait toucher le canton, derrière la panne (ou la pénurie) d’électricité et les tremblements de terre.

Le numéro un et le numéro deux contaminés
Frédéric Favre, chef de département, et Nicolas Moren, chef de l’OCC et du SSCM, ont tous les deux soufferts du Covid-19. Le conseiller d’Etat, probablement contaminé le week-end du 14 mars, a été en étroits contacts avec son chef de service. D’abord en quarantaine, Nicolas Moren a ensuite été testé positif au coronavirus. Les deux hommes – comme le reste des collaborateurs – travaillent, depuis, par vidéoconférence. Ils l’affirment, «nous sommes en mesure d’assurer nos fonctions».
 

«Le plan pandémie retenu prévoyait une situation extraordinaire avec 1700 malades hospitalisés dont 250 complications», précise le chef de l’OCC. Ce lundi, environ 1000 cas étaient diagnostiqués en Valais. Parmi eux, Nicolas Moren et son chef de département Frédéric Favre.

Ces dernières années, les forces (exercices, simulations, etc.) étaient d’abord concentrées autour des séismes. Mais depuis 2009 et la grippe H1N1, le risque de pandémie a été davantage considéré. «On retrouve aujourd’hui des mesures préconisées à l’époque», reprend Nicolas Moren. «A travers chaque crise, on apprend», ajoute encore Frédéric Favre.

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