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Coronavirus: beaucoup de médecins ont été sous-occupés durant la pandémie

Les cabinets de nombreux médecins sont restés déserts en Suisse durant la pandémie. Un sondage montre qu’entre mars et avril la majorité d’entre eux ont réduit leur taux d’activité, de quoi engendrer une importante baisse de revenus.

15 juil. 2020, 17:12
Les consultations ont baissé durant la phase de semi-confinement.

L’épidémie de Covid-19 a eu des répercussions très différentes chez les médecins. Alors que certains croulaient sous le travail, beaucoup ont été forcés de réduire leur taux d’activité. Avec pour conséquence une baisse importante de revenus.

C’est ce qu’indique un sondage effectué par la Fédération des médecins suisses (FMH) auprès de ses membres et publié mercredi dans la revue de la faîtière. L’enquête porte sur les mois de mars à mai.

En mars, un tiers environ des médecins interrogés se sont trouvés au moins un jour sur deux en contact avec des patients infectés ou potentiellement infectés. En avril, ce chiffre était tombé à 27% et en mai à 12%. Seuls 26% déclarent n’avoir eu aucun contact avec des malades atteints potentiellement du virus.

Manque de matériel

Les médecins, qui pour un quart d’entre eux faisaient partie des groupes à risque, pointent le manque de matériel. Pour 57%, les masques de protection n’étaient plutôt pas ou pas du tout disponibles pendant le mois de mars, et pour 40% encore en avril, la situation ne s’améliorant vraiment qu’en mai. Le même constat ressort pour les produits désinfectants et les autres d’équipements.

Selon le sondage, 282 médecins ont contracté une infection au Covid-19 confirmée par un test, soit 2,3%. Le taux d’infection est semblable pour les médecins exerçant en cabinet et ceux en hôpital.

Sous-occupés

L’épidémie a touché de manière très inégale le travail des médecins. Alors que pour mars, 13% à peine ont indiqué avoir eu «beaucoup plus de travail», la plupart ont déclaré en avoir eu «un peu moins» (22%), voire «beaucoup moins» (32%).

L’écart n’a fait que se creuser en avril: 7% des médecins interrogés estimaient avoir une charge de travail plus lourde. Quasi la moitié (46%) avait «beaucoup moins de travail» et 24% avaient «un peu moins». En mai, la situation s’est peu à peu normalisée, même si 9% avaient toujours «beaucoup plus de travail» et 9% «beaucoup moins».

Cette baisse du taux d’activité se répercute sur les revenus. Plus des deux tiers s’attendent à des pertes, et presque la moitié à des pertes de revenu «importantes» (43%) voire «constituant une menace existentielle» (4%). Un peu plus de 36% des médecins interrogés ont confirmé avoir fait appel aux indemnités de chômage partiel pour leur personnel, et 1,6% ont licencié.

Moins bonne note pour la Confédération

Une très large majorité des médecins estiment que le canton où ils exercent a «très bien» (35,4%) ou «plutôt bien» (51,2%) géré la crise. L’intervention de la Confédération a un peu moins fait l’unanimité. Une grande majorité de médecins l’ont quand même jugée «très bonne» (25%) ou «plutôt bonne» (56,5%). Un médecin sur cinq l’a jugée «plutôt mauvaise» (15,2%) ou «très mauvaise» (3,3%).

Malgré les lacunes relevées en termes de préparation, l’appréciation globale rendue par les médecins révèle une certaine compréhension par rapport au fait que tout n’ait pas fonctionné comme souhaité. En revanche, peu auraient pu prédire qu’une majorité d’entre eux se retrouveraient plutôt sous-occupés par temps de pandémie.

Sur 33’269 médecins contactés, 12’111 ont répondu au sondage. La répartition hommes-femmes est de 53% contre 47%. Les trois régions linguistiques et les cantons sont relativement bien représentés. Un médecin sur cinq ayant participé à l’enquête travaille dans le canton de Zurich.

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