Protégé de la tête aux pieds, le jeune soldat soulève le couvercle, et une fumée blanchâtre s’échappe de la caisse. Feu? Non, glace! Glace sèche, ou glace carbonique, pour être précis. Atteignant des abysses thermiques, à -78 degrés, ces petits cailloux blancs apportent leur pierre à l’édifice de la lutte contre le coronavirus. Sans eux, il serait impossible de conserver à bonne température les vaccins fabriqués par le duo pharmaceutique Pfizer-Biontech. C’est dire que la pharmacie de l’armée les manie avec méticulosité.
La pharmacie de l’armée? Sise en banlieue de Berne, à Ittigen, dans une discrète bâtisse, elle n’était pas habituée à tant d’attention. Mais le coronavirus a décidément tout changé, et conféré un rôle crucial aux apothicaires en uniforme, celui de plaque tournante dans la distribution des vaccins. Pour que les cantons reçoivent la fameuse substance, il faut que la pharmacie...