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Coronavirus : "Un vaccin nous sauvera surtout d'éventuelles récidives de la pandémie"

En répondant à vos questions, Eric Bonvin, le directeur de l’Hôpital du Valais, revient aujourd’hui sur les propos d’Alain Berset concernant le vaccin à trouver, mais parle aussi de la gestion psychologique de son personnel, mais aussi de toute la population.

28 mars 2020, 19:42
Eric Bonvin, directeur général de l'Hôpital du Valais: "Dès la semaine prochaine, une centrale psychologique cantonale sera à la disposition de toute les personnes en situation de détresse."

Alain Berset a affirmé que le virus va rester et qu’il faudrait un vaccin pour l’éradiquer selon les spécialistes ?

Le virus va rester, oui, et aujourd’hui, les scientifiques du monde entier travaillent à la fois sur la recherche d’un vaccin et d’un traitement spécifiques. Cela nous sauvera surtout d’éventuelles récidives de la pandémie. Mais cela est une question de temps et il en faut encore avant que ce vaccin soit au point. En attendant, nous utilisons des traitements expérimentaux et le respect des consignes d’hygiène des mains associé à la distance sociale reste, globalement, le meilleur remède.

Le but de toutes les mesures prises aujourd’hui est de ralentir la progression afin que le système sanitaire puisse maintenir sa capacité à prendre en charge tous les patients nécessaires

Cela veut-il dire que le nombre de cas va encore augmenter pendant longtemps ?

Il est trop tard pour stopper entièrement la propagation du virus et le nombre de cas va encore augmenter, oui. Dans ce contexte, le but de toutes les mesures prises aujourd’hui est de ralentir cette progression et de l’étaler dans le temps afin que le système sanitaire puisse maintenir sa capacité à prendre en charge tous les patients qui ont et auront besoin de soins hospitaliers. Le nombre de malades sera peut-être le même, mais si tout le monde n’a pas besoin de l’hôpital en même temps, cela lui évitera au moins d’être submergé.

Une lectrice pense beaucoup aux infirmières et a vu qu’en Italie certaines, à bout de forces, ont mis fin à leurs jours. Quelles mesures existent déjà aujourd’hui pour protéger le personnel soignant émotionnellement et psychologiquement ?

Dans le cadre de l’hôpital, le service de psychiatrie de liaison offre un soutien, sur place, à tous les soignants et soignantes qui en auraient besoin. Par ailleurs, sous l’égide du Canton et en partenariat avec les autres institutions professionnelles et bénévoles, l’Hôpital du Valais a mis sur pied une Cellule cantonale PsyCovid19 de coordination des actions visant à venir en aide aux personnes en détresse, qu’il s’agisse de soignants, de patients, de familles ou de populations confinées. Nous communiquerons plus largement sur l’accès aux compétences proposées par cette cellule au début de la semaine prochaine.

La consigne de restreindre les cérémonies à la plus stricte intimité n’est pas liée au risque que représente la dépouille, mais bien les personnes vivantes qui ne respecteraient ni la distance sociale, ni l’hygiène des mains.

 

Suite à l’article de samedi dans le Nouvelliste, comment se fait-il que le corps des défunts est encore contagieux alors même que le virus se transmet par gouttelettes ? S’agit-il d’un principe de précaution ? 

Les gouttelettes sont en effet le mode prépondérant de transmission du virus et le corps des défunts n’est pas contagieux, pour autant que l’on évite tout contact avec celui-ci. Pour les services de pompes funèbres, les mesures d’hygiène recommandées par l’OFSP et Swissnoso ne diffèrent pas de celles appliquées en temps normal et il n’y a en principe pas lieu d’aller au-delà de ces recommandations. Il semble cependant que les consignes qui leur ont été données vont bien au-delà de celles-ci, ce que nous déplorons. La consigne de restreindre les cérémonies à la plus stricte intimité n’est pas liée au risque que représente la dépouille, mais bien les personnes vivantes qui ne respecteraient ni la distance sociale, ni l’hygiène des mains. Du point de vue des autorités sanitaires fédérales et cantonales, le fait qu’un cercueil reste ouvert durant la visite ou la cérémonie mortuaire ne représente pas un danger en soi pour autant que la dépouille ne soit pas touchée ou embrassée et que les personnes présentes gardent leurs distances et ne se regroupent pas autour du cercueil.

Un lecteur sans symptôme veut rejoindre ses parents en Valais pour une semaine en raison de son travail. Doit-il éviter ce scénario à tout prix ou peut-il le faire après avoir observé une période de confinement total ?

Si ses parents sont à risque, c’est-à-dire âgés de plus 65 ans ou souffrant d’une maladie préoccupante, la règle de base est toujours de rester chez soi et ces visites doivent être évitées. Si cela est indispensable, il lui faut alors avoir respecté la quarantaine de 10 jours sans avoir eu aucun contact et lorsqu’il rejoint ses parents, il devra alors rester strictement confiné avec eux tout le temps du séjour afin d’éviter toute intrusion du virus.

Un autre a fait l’expérience de rendre visite à son père en cardiologie à l’Hôpital de Sion et a constaté qu’il a dû parquer sa voiture dans le même parking que les patients atteints du COVID-19 avec la même utilisation de bouton pour le ticket de parking et pour payer celui-ci. Pourquoi ne le laisser aller chez le parking visiteur qui est, selon lui, quasiment vide ? 

Je peux rassurer cette personne car le virus ne se transmet pas lors de l’utilisation d’un même parking ou sur une traversée de route. Les parkings de Sion ont toutefois été réorganisés afin que les contacts soient les plus limités possible entre les patients COVID, et les patients « ordinaires ». L’ensemble de notre personnel stationne pour sa part dans les étages du parking couvert. Seul le parking du rez est utilisé par les visites afin qu’elles n’aient pas à utiliser les ascenseurs, toutes les portes restent ouvertes afin d’éviter l’utilisation des poignées alors que les boutons de distribution des tickets et des automates du parking des patients sont pour leur part régulièrement désinfectés par la PCi. Cette dernière se charge également de récupérer les sacs d’habits, ce qui permet de quitter le parking dans un délai de 30 minutes sans avoir à valider son ticket. Si les personnes doivent néanmoins utiliser le distributeur de ticket, nous leur conseillons de bien se laver les mains après leur utilisation. 

Vous pouvez poser vos questions à Eric Bonvin en envoyant un mail à vincent.fragniere@lenouvelliste.ch et vous trouvez aussi de nombreuses réponses sur le blog de l’Hôpital du Valais: blog.hopitalvs.ch

 

L’INFO SOLIDAIRE

Dans la situation sanitaire hors norme que nous vivons, la rédaction du «Nouvelliste» se mobilise afin d’accompagner ses lecteurs avec une information précise et fiable. Notre journalisme, professionnel et indépendant, ne bénéficie d’aucune subvention. Nous avons cependant choisi d’ouvrir en libre accès une grande partie de nos contenus touchant aux aspects essentiels et vitaux de cette crise. Plus que jamais en cette période inédite, l’information a une valeur. Pour nous. Pour vous. Soyons solidaires autour d’elle. http://abo.lenouvelliste.ch

 

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