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Une reine nommée "Plaisir"

Le premier combat de reines de l'année hier a sacré une bête issue de la lignée de la famille Bétrisey de Saint-Léonard qui remonte à... 1918.

31 mars 2014, 00:01
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La reine du premier combat de l'année, qui s'est déroulé dimanche dans l'arène de Pra-Bardy près d'Aproz, "Plaisir", appartient à Junior Jamjef Bétrisey, selon le programme officiel. Un nom qui est une énigme, même pour les spécialistes du monde des Hérens.

 

Une affaire de famille depuis 1918

 

"J'avais vendu cette vache à un ami, qui a voulu la revendre. Je l'ai rachetée et je l'ai offerte à mes six enfants" , raconte Christophe Bétrisey, "Jamjef, c'est la première lettre du prénom de chacun de mes enfants: Justin, Ami, Martin, Julienne, Elise et Flavien." Cet événement est un symbole pour la famille. "Mes enfants représentent la cinquième génération humaine qui élève les reines de la famille. "Plaisir", c'est la dix-septième génération de vaches que nous élevons. La première de la lignée était là en 1918. Il y a du sang de reines non seulement dans nos verres, mais aussi dans nos veines" , ajoute l'encaveur en faisant référence à un des produits phares de la cave Bétrisey.

 

Une lutte d'anthologie

 

Si le jeune Ami s'est occupé de "Plaisir" une bonne partie de la journée, c'est son père qui parle de sa préparation. Comment explique-t-il la formidable résistance dont a fait preuve la protégée de ses enfants? "Il y a deux ans qu'elle n'a pas perdu" , indique-t-il, expliquant que "Plaisir" a passé ses étés en compagnie de quelques hérens et de blanches dans un alpage fribourgeois. "Elle avait le mental pour ne pas lâcher." Et pour ne pas lâcher, elle n'a pas lâché, la brave "Plaisir". Les spectateurs retiendront surtout d'elle une dernière lutte d'anthologie face à "Comanche" de la ferme des Grandes Iles de Vétroz, la bête la plus lourde du jour, 807 kilos, la seule à dépasser la barre des 800 kilos. "Je pensais depuis un moment qu'elle était au top. Lors des éliminatoires, elle est restée très tranquille" , comme pour s'économiser. Elle s'est peut-être souvenue de sa dernière expérience dans une arène, en l'occurrence dans l'amphithéâtre romain de Martigny en 2011. "Elle avait mené une lutte pendant vingt minutes, avant d'être classée cinquième." Cette année, dans une autre arène mythique, celle d'Aproz, elle a donc été sacrée reine.

 

Un bon début de saison

 

Le président du comité d'organisation, Paul Michelet, était lui aussi ravi dimanche en fin d'après-midi. "Nous avons accueilli entre 3500 et 4000 spectateurs. Pour un combat régional, c'est pas mal... Nous avons même dû commander une palette de bières supplémentaires. Nous avons bénéficié de conditions optimales, aussi bien au moment de monter nos infrastructures que lors du combat. C'est une belle récompense pour les 180 bénévoles qui ont travaillé." La chaleur qui a régné a sans doute réfréné la combattivité de quelques vaches, mais, dans l'ensemble, le premier combat de l'année a été d'un bon niveau, présentant des luttes magnifiques notamment en fin de première et de deuxième catégorie.

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