Depuis la nuit des temps, les humains semblent cultiver le goût du rassemblement. Au fond d’une grotte ou en plein air, à Lascaux ou sur le site de Stonehenge, notre histoire est faite de communions placées sous le signe des arts. C’est ainsi sans sourciller que l’on peut constater que nos vieilles habitudes ont la dent dure: secouant nos têtes dans des clubs plongés dans le noir ou tortillant nos hanches dans d’incandescents festivals, nous ne faisons que continuer les rites commencés par nos ancêtres.
On y retrouvera d’ailleurs cette part de piété qu’impose une muse ou une autre. Ainsi, le festivalier n’échappe pas aux querelles de clocher. A la manière du juillettiste et de l’aoûtien, le fidèle de Montreux croise celui du Paléo et l’adepte du Kilbi toise celui du Gurten, entraînant groupes et managements dans des négociations d’exclusivités guerrières qui n’ont d’équivalent que la fièvre des spéculations boursières....