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La vocation du cinéma

En proclamant le palmarès du 63e festival dimanche, le jury de Tim Burton a défini avec force ce que le cinéma peut et doit apporter d'original dans un univers saturé d'images.

25 mai 2010, 05:01

«Oncle Boonmee. Celui qui se souvient de ses vies antérieures» fait figure de Palme d'or manifeste. C'est d'abord la réponse modeste aux films surgonflés aux stéroïdes des effets numériques. Son jeune auteur, Apichatpong Weerasethakul, partage la conviction exprimée par le doyen Manoel de Oliveira dans l'autre grand film du festival («Angélica»): le cinéma est l'art qui nous rapproche parce qu'il dialogue avec les esprits. On papote sur Facebook avec les vivants, on communie au cinéma avec des fantômes, tous nos sens en éveil.

«Oncle Boonmee» part du concret (les sons et les couleurs de la nature) pour nous plonger dans un entre-deux, entre réalité matérielle et royaume des esprits. Là où le film fait fort, c'est qu'il parvient aussi à dialoguer avec la réalité thaïe du moment. L'oncle agonisant dit qu'il a rêvé le futur: l'image se fige sur des photos de jeunes soldats hilares, entourant un grand singe enchaîné......

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