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Cannes 2014: Nuri Bilge Ceylan dédie sa Palme d'Or à la jeunesse turque

Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan a reçu la Palme d'or du 67e Festival de Cannes pour son film 'Winter Sleep'. Il a dédié sa récompense à la jeunesse de son pays.

24 mai 2014, 22:04
Director Nuri Bilge Ceylan poses with the Palme d'Or award for the film Winter Sleep during a photo call following the awards ceremony at the 67th international film festival, Cannes, southern France, Saturday, May 24, 2014. (Photo by Joel Ryan/Invision/AP)

"Je dédie la Palme à la jeunesse turque, à celles et ceux qui ont perdu la vie pendant l'année qui s'est écoulée". Son pays connaît depuis un an de violentes manifestations anti-gouvernementales.

Auparavant, Ceylan avait souligné que 2014 était la centième année du cinéma turc. "Une très belle coïncidence", s'était-il réjouit. La dernière Palme turque remonte à 1982 avec "Yol". Ceylan accède à la récompense suprême cannoise après avoir déjà remporté plusieurs prix sur la Croisette.

Pour "Winter Sleep", le cinéaste installe sa caméra dans un petit village de Cappadoce aux habitations troglodytes. Avec l'hiver, l'hôtel d'Aydin est quasi-désert. Cet ancien acteur ayant atteint la soixantaine se retrouve seul face à sa jeune femme et sa soeur divorcée. Deux femmes qui vont démonter minutieusement l'image d'intellectuel éclairé qu'il se donne.

"J'ai eu peur quand j'ai vu que c'était un film de 3h", a expliqué à la presse la présidente du jury Jane Campion. Mais "c'est un film au rythme merveilleux, vraiment maîtrisé et sophistiqué".

Logiques prix d'interprétation

Les prix d'interprétation sont logiquement revenus à l'Américaine Julianne Moore pour son rôle d'actrice hollywoodienne hystérique dans "Maps to the stars", du Canadien David Cronenberg et au Britannique Timothy Spall pour "Mr Turner", de Mike Leigh. Spall y incarne le peintre anglais maître de la lumière, dévoré par son art.

Dans un palmarès qui salue à la fois la jeune génération et ses aînés, le Grand Prix, considéré comme une Palme d'or bis, est revenu à "Le meraviglie" de la jeune italienne Alice Rohrwacher, 32 ans. Cette coproduction italo-germano-suisse raconte comment l'irruption d'un jeune délinquant et d'une émission télévisée change la vie d'un couple d'apiculteurs en quête de pureté.

Le benjamin et le vétéran

Le plus jeune lauréat samedi soir était cependant le Québécois Xavier Dolan, 25 ans, qualifié de "véritable génie" par Jane Campion. Le jeune prodige a été récompensé du prix du jury pour "Mommy" dans lequel Diane, veuve exubérante au langage fleuri, hérite de la garde de son fils, un adolescent blond bipolaire, impulsif et violent.

Le benjamin Dolan partage son prix avec le vétéran de la compétition, le Franco-Suisse Jean-Luc Godard, 83 ans, récompensé pour l'énigmatique "Adieu au langage". C'est la première fois que Cannes accorde un prix à la légende de la Nouvelle vague. Jean-Luc Godard a refusé de se déplacer sur la Croisette.

L'Américain Bennett Miller, 47 ans et Oscar 2006 pour "Truman Capote", est reparti avec le prix de la mise en scène pour "Foxcatcher". Dans ce drame des années 80, un riche milliardaire (Steve Carell) prend sous sa coupe deux frères lutteurs (Shanning Tatum et Mark Ruffalo).

Enfin le prix du scénario est allé aux Russes Andreï Zviaguintsev, également réalisateur, et Oleg Negin pour "Leviathan". Ce film dénonce la corruption et un Etat omnipotent. Il raconte le destin d'un garagiste dont la vie dans une petite ville au bord de la mer de Barents bascule quand le maire jette son dévolu sur la maison et le terrain de Kolia pour un projet immobilier.

Zviaguintsev avait plusieurs fois souligné devant les journalistes que "Léviathan" n'était pas une attaque contre le régime russe. C'est l'aspect "plus biblique que politique", que le jury a retenu, a précisé Jane Campion.

Ovation debout pour Gille Jacob

La France repart avec la Caméra d'or qui distingue le meilleur premier film de toutes les sections du Festival de Cannes, grâce à "Party girl". Il s'agit d'une oeuvre entre fiction et réalité, puisque l'héroïne Angélique, 35 ans de cabaret au compteur, et sa famille sont les acteurs de leur propre vie.

Les trois jeunes réalisateurs - Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, un des enfants d'Angélique - ont reçu leur prix des mains du président du festival Gilles Jacob. A presque 84 ans, celui-ci quittera ses fonctions, 38 ans après avoir rejoint la direction. Il passera la main à Pierre Lescure.

"J'ai créé ce prix il y a longtemps... et il résume bien tout ce que j'ai voulu faire au festival: aider, découvrir, célébrer le cinéma et préparer son futur", a-t-il dit après avoir reçu une ovation debout.

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