Il est des lieux si chargés d'histoire que l'imaginaire collectif peine à les inscrire dans une réalité contemporaine. Vichy est de ceux-là, traînant comme un boulet ces quatre années de déshonneur qui - de 1940 à 1944 - ont marqué, sans qu'elle l'ait sollicité, un bien triste Régime.
Vous avez dit régime? Aux images de Laval et de Pétain, il faut vite substituer celle d'une station thermale déjà connue des Romains et qui, au XIXe siècle, va attirer annuellement jusqu'à 100 000 curistes en quête de désintoxication: colons imbibés d'absinthe, célébrités et élites versatiles. Tous emboîtent le pas à un Napoléon III entiché de la ville au point de la métamorphoser, d'abord pour ses propres besoins.
S'ensuivent l'assainissement des marécages de l'Allier, la création d'innombrables palaces auxquels s'ajouteront un casino et un opéra digne d'accueillir les Ravel, Strauss et autres divas de l'époque.
La floraison des belles maisons va constituer...