"Marivaudevilles de jour" , Martin Veyron (scénario et dessin), éd. Dargaud, 2011. Fr. 21.00
Martin Veyron est un auteur inégal : franchement surfait lorsqu'il essaie, dans une autofiction pathétique, de nous faire croire qu'il connaît les secrets du point G, il est plus à l'aise dans le croquis bref et le dialogue incisif qui cernent les relations difficiles des deux sexes dans la société française de notre début de millénaire. Construits selon un procédé qui remonte à l'"Ulysse" de Joyce, ses "Marivaudevilles" forment un immense plan-séquence qui égrène, au gré de la fantaisie du dessinateur, et de l'aube au crépuscule, une série de conversations à travers rues, parcs, hôtels et restaurants de Paris. Se croisant tout en s'ignorant, une centaine de personnages se succèdent, tissant une toile subtile à travers laquelle se fait jour la mélancolie un peu angoissée si typique de Martin Veyron.