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Les archives du Montreux Jazz Festival inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO

Le Festival de Montreux avait déposé sa candidature pour que ses archives soient classées au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est chose faite.

19 juin 2013, 10:44
Claude Nobs, founder and director of the Montreux Jazz Festival, speaks on the Stravinski Hall stage at the 43nd Montreux Jazz Festival in Montreux, Switzerland, late Saturday, July 4, 2009. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Belle réussite pour le Festival de jazz de Montreux. Ses archives font partie désormais du Patrimoine mondial de l'Unesco à l'enseigne de la Mémoire du monde. L'organisation salue "le visionnaire Claude Nobs" qui a fondé la manifestation et l'a dirigée jusqu'à son décès au début de l'année.

"Je suis très heureux pour Claude et pour les musiciens" a réagi Thierry Amsallem interrogé mercredi par l'ats. Partenaire de Claude Nobs pendant 25 ans et responsable du projet d'archivage, il se réjouit de "la grande reconnaissance" que donne au festival cette décision de l'Unesco.

Les plus grands noms

La collection contient plus de 5000 heures de concerts d'artistes allant d'Aretha Franklin à Ray Charles, en passant par David Bowie ou Prince. Elles ont été enregistrées sous forme audio et vidéo depuis la création du Montreux Jazz Festival par le visionnaire Claude Nobs, écrit l'Unesco dans son communiqué. C'est seulement la deuxième contribution suisse à cette liste après les manuscrits de Jean-Jacques Rousseau.

La collection contient des enregistrements des plus grands comme Erroll Garner, Count Basie, Lionel Hampton, Dizzy Gillespie, Oscar Peterson ou Herbie Hancock. Beaucoup d'entre eux ont composé des jam-sessions qui sont extrêmement rares. Miles Davis y a joué pour la dernière fois en 1991, dirigé par Quincy Jones, relève l'Unesco.

"C'est fantastique, c'est génial, c'est une reconnaissance merveilleuse", s'est enthousiasmé Mathieu Jaton, directeur général du festival et successeur de Claude Nobs. Il rappelle qu'un bâtiment ("Under one Roof") doit être construit à l'EPFL pour 2015 afin d'abriter notamment l'ensemble des archives numérisées du festival qui seront consultables alors par les visiteurs.

Une page d'histoire de la musique

Déjà évoquée en avril 2012 par Claude Nobs, la décision de l'Unesco est finalement tombée en juin 2013. "On travaillait depuis deux ans sur ce dossier", explique Thierry Amsallem. "C'est une page musicale du 20e siècle" qui trouve sa place au Registre Mémoire du monde de l'Unesco, s'est félicité le responsable. "C'est le plus grand témoignage de l'histoire de la musique, qui recouvre le jazz, le blues et le rock", avait dit Quincy Jones en parlant des archives.

Si l'on ne préserve pas, il n'y a rien à transmettre aux générations futures. Grâce au travail de numérisation mené à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) , qui a déjà pu traiter les trois quarts des documents, les archives sont en principe bonnes "pour 100 ans", selon Thierry Amsallem.

Une première

Le processus devrait arriver à son terme à la fin de l'année ou courant 2014. "C'est un challenge technique" auquel sont confrontées de nombreuses autres organisations, comme les télévisions, note le responsable. Les archives de Montreux sont les premières archives audiovisuelles (hormis les films) à faire partie de ce patrimoine.

L'Unesco avait attiré l'attention sur le problème de la conservation de ce type de supports il y a quelques années. Puis les Etats-Unis avaient souhaité que des efforts soient entrepris pour sauver et mettre en valeur l'histoire de la musique noire américaine, rappelle le partenaire de Claude Nobs. Pour le festival, "c'est une grande reconnaissance", qui ne rapporte rien financièrement, précise-t-il.

Près de 300 documents

Au total, l'Unesco a accepté mercredi 54 nouvelles inscriptions au Registre Mémoire du Monde. On trouve par exemple une collection de documents sur la vie et l'oeuvre d'Ernesto Che Guevara présentée par la Bolivie et Cuba ou le recueil de témoignages des victimes de l'Holocauste conservé au Mémorial Yad Vashem de Jérusalem et présenté par Israël.

Le Registre Mémoire du monde compte aujourd'hui 299 documents et collections documentaires en provenance des cinq continents. Ils sont conservés sur tous types de supports allant de la pierre aux celluloïds et des parchemins aux enregistrements audiovisuels.

 

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