Après des journées de difficiles négociations pour tenter d'obtenir les autorisations nécessaires, les organisateurs ont finalement jeté l'éponge. «Le spectacle de Lady Gaga doit malheureusement être annulé», a déclaré dimanche Michael Rusli, président de la société Big Daddy, qui organisait l'événement.
«Les raisons sont complexes», a expliqué l'avocat de Big Daddy, Minola Sebayang, invoquant sans plus de précisions des «menaces» pesant sur le concert. «Il ne s'agit pas seulement de la sécurité de Lady Gaga mais également de celle des spectateurs», a ajouté l'avocat.
Le Front des défenseurs de l'islam (FPI), bien connu pour ses raids souvent violents contre les bars et les salons de massage, avait promis «le chaos» si la star trash de la pop se produisait à Jakarta. Le FPI avait assuré être en mesure de réunir «30'000» manifestants afin d'empêcher Lady Gaga, militante des droits des homosexuels, de «répandre sa foi satanique».
D'autres protestations
Le FPI s'était également procuré des billets du concert afin de pouvoir rentrer dans le stade où devait se produire la star, selon la presse locale. La police indonésienne avait assuré la semaine dernière qu'elle n'accorderait pas d'autorisation au spectacle prévu le 3 juin, dont les 50'000 places se sont vendues en deux semaines environ.
Le Conseil des oulémas, plus haute instance religieuse en Indonésie, avait lui aussi demandé l'interdiction du concert, disant «ne pouvoir tolérer les tenues et les performances sexy» de Lady Gaga. La tournée mondiale de la star, entamée le 27 avril à Séoul, a suscité plusieurs mouvements de protestation en Asie, en particulier dans les très catholiques Philippines.
La chanteuse doit se produire à partir de lundi à Singapour. Le concert de Jakarta devait suivre, avant la poursuite de la tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande puis en Europe.