Joann Sfar, c'est d'abord un dessinateur de bande dessinée. Quelqu'un qui, avec Lewis Trondheim, Manu Larcenet et quelques autres, fait partie d'une génération qui a durablement secoué, il y a une quinzaine d'années, le monde souvent ronronnant de la BD franco-belge. Mais Joann Sfar, c'est dorénavant aussi un cinéaste, qui pour son premier film - Gainsbourg (vie héroïque) - a eu le culot de s'attaquer à un véritable mythe: Serge Gainsbourg (1928-1991), un immense chanteur que tout le monde connaît - même ceux qui n'ont jamais écouté sa musique - et dont de nombreux artistes se réclament encore aujourd'hui.
Qu'est-ce qui est venu d'abord: l'envie de parler de Gainsbourg ou celle de faire du cinéma?
Joann Sfar: Gainsbourg! J'ai une passion d'enfance pour lui, ce qui m'a d'ailleurs poussé à faire une bande dessinée à partir d'Evguénie Sokolov (n.d.l.r.: court roman publié par Gainsbourg en 1980) quand j'étais un jeune...