«Cagliostro, tome 2, La cérémonie de l’ombre» Dalande, Prolongeau, Delcourt, 64 pages, 25 fr. 90

Le personnage central de ce récit est le comte de Cagliostro, un aventurier italien doté de pouvoirs divinatoires. En 1783, il se trouve à Versailles, à la cour de Louis XVI, où il passe pour un magicien surdoué. Habile hypnotiseur, il amuse la galerie avec ses tours ridiculisant certains notables.

Alors que d’horribles meurtres rituels sont commis aux abords du palais et près de la Seine, la police piétine et est harcelée par la reine Marie-Antoinette. Dans l’urgence, l’intendant général de la police fait appel à Cagliostro afin de tenter de résoudre ces drames.

En parallèle, ce dernier poursuit son initiation ésotérique auprès de son mentor, l’étrange comte de Saint- Germain. Il se laisse peu à peu envoûter par cet alchimiste dément qui rêve d’atteindre l’immortalité, même au prix du sang. Lequel prend de l’importance dans le 2e tome de ce diptyque en manipulant sournoisement Cagliostro. Il réussira même à le piéger lorsque ce dernier découvre avec horreur une secte se livrant à des pratiques sataniques dans les catacombes d’un cimetière.

Les éléments historiques et fictifs sont tissés avec habileté dans ce récit dont l’intensité va crescendo et qui ne comporte aucun temps mort. L’efficacité du trait réaliste de Lapo contribue largement à la réussite de cette captivante relecture de l’Histoire. Il alterne avec aisance la description des beautés de la cour et des décors avec les horreurs diaboliques des crimes sacrificiels.

Si ce récit se termine de façon énigmatique, les faits historiques révèlent que Cagliostro terminera sa vie de manière tragique. Arrêté par la Sainte Inquisition car suspecté de franc- maçonnerie, il fut emprisonné au château Saint-Ange. Sa condamnation à mort fut commuée en prison à vie et il rendit l’âme en 1795 à la forteresse de San Leo. Sa sépulture ne fut jamais retrouvée. fg

Le rêve dément d’un magicien