Ça y est: la neige est descendue, les premiers frimas sont là, et l’on prend anxieusement sa température à peine assaillis par le rhume. La campagne de vaccination de la grippe saisonnière fait son grand retour. Cette année, la stratégie s’est étoffée d’une collaboration entre médecins de famille et pharmaciens. L’objectif: «augmenter la couverture vaccinale», comme l’explique Pierre-Alain Buchs, docteur en pharmacie, coprésident de pharmavalais. Christian Zufferey, médecin interniste généraliste FMH, renchérit: «L’idée est de réduire le fardeau de la maladie, en élargissant la vaccination à un maximum de personnes.»
Se faire vacciner chez le pharmacien...
Dans cette optique, médecins de famille et pharmaciens travaillent ensemble autour d’un projet pilote élaboré au sein du SSP (Service de la santé publique), avec la SMVS (Société médicale du Valais) et pharmavalais. «Depuis cet automne, il est possible de se faire vacciner directement auprès de son pharmacien», explique Pierre-Alain Buchs. Cette prestation s’adresse aux personnes qui consultent moins souvent leur médecin, soit les 16-65 ans, qui souhaiteraient se faire vacciner pour des raisons médicales ou par intérêt personnel. «La plupart des gens vaccinés en Valais demeurent ceux qui consultent régulièrement leur médecin. Cette offre ne représente donc pas de concurrence pour nous», précise Christian Zufferey. Les personnes à risques (les plus de 65 ans, les personnes présentant des maladies chroniques, les femmes enceintes et les enfants dès 6 mois) consultent en effet plus régulièrement et la vaccination leur sera spontanément proposée. «Comme les populations visées ne sont pas les mêmes, c’est une occasion d’élargir le panel», ajoute le généraliste. Pierre-Alain Buchs renchérit: «Puisque nous n’exerçons pas dans la même «cours de jeu», nous pouvons offrir deux prestations vraiment complémentaires et réduire ainsi les risques de contamination.»
... ou chez son médecin?
La population peut être divisée en trois groupes: les personnes à risques, celles qui les côtoient (famille, corps médical, etc.) et monsieur et madame Tout-le- Monde. «Soit des personnes qui se font vacciner par souci professionnel avant tout», explique Christian Zufferey. Car au moment du pic épidémique, on peut compter jusqu’à 1000 consultations en Valais. «Et si toutes ces personnes sont contraintes de rester au lit, la maladie peut avoir de fortes répercussions économiques.» C’est cette troisième catégorie de personnes qui est visée par le projet pilote lancé cet automne. Dix-huit pharmacies, réparties sur tout le Valais, y prennent part. «Nous espérons ainsi mesurer la pertinence du projet», explique Pierre-Alain Buchs. Après la vaccination – qui suit un protocole précis (espace clos, pharmaciens formés et certifiés), les patients sont invités à remplir un questionnaire afin de saisir leurs motivations. A noter que l’injection de 30 francs n’est pas remboursée par les caisses maladie pour la vaccination en pharmacie. En revanche, pour les personnes du groupe à risques vaccinées chez leur médecin, elle est prise en charge.