En 1985, le réalisateur Fredi M. Murer livrait l'un des sommets du cinéma suisse avec "L'âme soeur" ("Höhenfeuer"), un chef-d'oeuvre planté sur le flanc d'une vallée uranaise, où un paysan appliquait sa loi patriarcale à sa fille et à un "bouèbe" sourd-muet. Aujourd'hui, c'est en Emmental, à partir d'un épisode parmi les plus honteux de notre histoire, que Markus Imboden rappelle l'existence de la misère en Suisse et ses terribles conséquences. "L'enfance volée" ("Der Verdingbug") raconte le calvaire de ces enfants, orphelins ou de parents divorcés, qui, jusque dans les années 1960, ont été placés de force par l'Etat, avec la complicité de l'Eglise, dans des familles d'accueil désargentées, attirées par une main-d'oeuvre bon marché.
Une beauté discordante
Après un passage à l'orphelinat, le jeune Max est confié aux Bösiger, des paysans qui habitent un grand chalet perdu dans la verdure de la vallée de l'Emme. Habile à la tâche,...