En carton, en plastique, en papier... ou en cuir. Les couvertures des livres ont évolué avec leur temps. Les ouvrages précieux étaient reliés avec des peaux de mouton ou de chèvre.
Mais la très sérieuse Université d'Harvard vient de confirmer qu'elle possédait depuis 1934 un livre relié en peau humaine. C'est un ouvrage du XIXe siècle, écrit par l'auteur français Arsène Houssay et intitulé "Des destinées de l'âme". "La couverture correspond à de l'ADN humain et on a clairement éliminé d'autres types de matériaux de parchemin communs, comme le mouton, le bétail ou la chèvre", expliquent les chercheurs du laboratoire scientifique d'Harvard. Ils sont sûrs à 99% de leurs analyses. Mais ils n'écartent pas totalement la thèse de la peau de grands singes qui ont un ADN très proche du nôtre.
Quant à l'origine de la peau, là aussi les scientifiques ont pu la déterminer assez précisément et elle est même indiquée dans la fiche technique du livre. Il s'agirait d'une peau humaine prise sur le dos du corps non réclamé d'une patiente enfermée dans un hôpital psychiatrique français, morte soudainement d'apoplexie." Une note manuscrite trouvée dans le livre indique qu'un "livre sur l'âme humaine méritait d'avoir une couverture humaine."
La reliure en peau humaine n'est pas totalement inconnue. Elle a même un nom, la bibliopégie anthropodermique. Elle est apparue au XVIe siècle pour devenir relativement courante. Les confessions des condamnés à mort étaient par exemple reliées avec leur peau. Ce n'était pas choquant, à l'époque, de demander, après sa mort de confectionner un livre-souvenir avec sa propre peau pour ses amis ou sa famille.
Dans certains pays, relier des livres en peaux animales était en effet problématique. En Inde, par exemple, des missionnaires du XIXe siècle ont commis l'erreur de distribuer des Bibles en peau de veau, animal sacré chez les hindous, ou contenant des produits dérivés du porc, considéré comme impropre chez les musulmans. Quant aux colles utilisées pour relier les livres, elles étaient le plus souvent, jusqu'au XXe siècle, confectionnées en faisant bouillir des restes d'animaux.