Au détour d’aphorismes pas toujours politiquement corrects, l’Américain Richard Ford bouscule les idées reçues. «Tout bien considéré, il est difficile d’avoir le dernier mot contre son ex-femme – on le savait déjà.» Cette idée à la limite de la misogynie, c’est Frank Bascombe qui l’exprime. Nourri de ses contradictions, puisqu’il soutient Barack Obama bec et ongles, tout en se plaisant à souligner la difficulté des contacts humains «par-delà les différences raciales», il exprime toutes sortes d’incorrections salutaires.
Né sous la plume de Richard Ford, Frank Bascombe naît en 1986 dans le roman «Un week-end au Michigan», dans lequel l’auteur s’inspire de son expérience de journaliste sportif. Dans ce livre, l’un des cinq meilleurs de l’année 1986 d’après «The Times», Frank renonce à ses ambitions d’écrivain et perd son fils aîné. Dans «Indépendance», il devient agent immobilier, et surmonte le cancer dans «L’état des lieux» en 2006.
«En toute franchise»,...