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En boîte avec ses bambins à Londres

A Londres, un nouveau modèle de "teufeurs" fait son apparition sur les pistes de danses des boîtes de nuit: des parents accompagnés de leurs enfants revivent leurs années clubbing.

19 avr. 2014, 08:58
Le concept fait fureur les samedis après-midi.

Dernière trouvaille d'anciens clubbers devenus parents, la "rave party familiale" consiste à passer une après-midi en boîte avec sa progéniture, au son de musiques électroniques. Dans ce bar du sud de Londres, les basses résonnent et la piste de danse, plongée dans une semi-obscurité, est pleine à craquer. L'endroit, un peu miteux, qui abrite habituellement des fêtes jusqu'au bout de la nuit, se transforme donc ce samedi en aire de jeux pour (très) jeunes branchés, de 14h à 16h30.

"C'est une idée géniale", s'enthousiasme Paul Crawley, 34 ans, qui ondule délicatement sur le dancefloor, sa fille Camille collée à lui dans un porte-bébé. "De la bière, la fête, les enfants. Que demander de plus?" Le seul inconvénient, explique-t-il, c'est que "des copains m'ont proposé de sortir hier soir et j'ai dû dire non, afin d'être sobre pour cette fête".

"Garde le rythme!"

Dans des fauteuils en cuir, des mères donnent le sein. Des enfants sont absorbés à peindre et dessiner autour d'une table, tandis que des images sont projetées au mur, au-dessus de leurs têtes. Dans une pièce à côté, des DJs passent des morceaux de house, de funk et drum'n'bass à bon volume, même si les organisateurs assurent que le niveau est adapté aux jeunes oreilles.

Le roi incontesté de la piste est Caelan, 5 ans, qui esquisse agilement des pas de danse, chaussé de baskets blanches impeccables. "Garde le rythme!" l'encourage son père, Michael Edie, animateur sur la radio musicale londonienne Rinse FM, tandis qu'une petite fille en robe de princesse admire le spectacle.

Face à son fils qui prend des cours de danse depuis l'âge de trois ans, le père reste obstinément assis. "Vous n'allez pas me voir danser, prévient-il en riant. Je suis loin d'être aussi bon que lui!"

Musique pas commerciale

"Nous n'avons pas renoncé à ce qui nous plaît", explique l'organisatrice de ces soirées, Hannah Saunders, ancienne fonctionnaire de 45 ans, qui a monté sa société d'événementiel Big Fish Little Fish.

Cette ex-fêtarde, qui passait ses week-ends dans des clubs ou des usines désaffectées, et ses vacances à Ibiza, est aujourd'hui mère de deux enfants âgés de moins de quatre ans.

Et même si les concerts et spectacles pour jeunes publics ne manquent pas à Londres, la musique proposée était trop commerciale, pas assez pointue à son goût. D'où l'idée de lancer ces après-midi familiaux en boîte. "Mes enfants aiment écouter mes morceaux favoris de drum'n'bass, je savais que ça marcherait", assure-t-elle.

Les anciens clubbers devenus parents ont quand même dû s'assagir du côté des paradis artificiels et de la consommation massive d'alcool. Si les verres de bière en plastique s'empilent, tout le monde repart la démarche assurée et l'oeil vif à la fin de la fête.

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