Découper le réel, le fragmenter, le reconstruire selon les courbes, les pleins et les déliés de son monde intérieur... Les artistes plasticiens sont familiers de cette "musique"-là... Mais rares sont les musiciens à évoluer dans ce champ d'investigation créatif. Avec son récent et impressionnant projet "Beat Diary", le batteur suisse-alémanique Julian Sartorius fait oeuvre de pionnier. Non par une démarche d'échantillonnage que les artistes électro ne cessent de faire progresser depuis plusieurs décennies déjà, mais par son exploration et son exploitation de l'environnement sonore immédiat, sans recours au "sampling", à la technologie numérique. En effet, "Beat Diary" regroupe, dans un coffret contenant douze vinyles, 365 "beats" (ou rythmes), accompagnés chacun d'une photo, collectés durant une année, à raison d'un par jour, au gré des lieux visités et des objets qui lui tombaient sous la main.
Quête de liberté
Julian Sartorius, né en 1981 à Thoune, a suivi une formation jazz...