courrier des lecteurs

Où est passé le savoir-vivre?

28 sept. 2007

Samedi 15 septembre, je me suis rendue à la remise des certificats fédéraux de capacités, maturité professionnelles et autres décernés au centre de formation professionnelle de Sion. Je me préparais à apprécier à sa juste valeur cette étape initiatique dans la vie de nos jeunes dans la solennité qui convient à ce genre de cérémonie. Tout à la joie des retrouvailles, l'assemblée bavardait dans un brouhaha bien compréhensible. Malheureusement, celui-ci ne s'est pas arrêté lorsque l'orchestre a commencé à jouer et les quatre jeunes gens se sont produits sans que personne n'y prête attention. A deux reprises, le directeur a appelé à la dignité qui sied dans ces circonstances. Il a aussi recommandé à chaque lauréat et sa famille de demeurer assis à sa place jusqu'au terme de la cérémonie, car, le matin-même, les derniers certifiés à toucher leur titre de formation se sont quasiment retrouvés devant des rangs vides, désertés par des invités pressés de se ruer sur le buffet servi à l'extérieur. Durant le discours de Monsieur Roch, plus la cérémonie avançait, plus le brouhaha devenait important. Et que je discute, et que je m'esclaffe, et que je téléphone allégrement sur mon natel, et que je hue, et que je siffle les noms des lauréats défilant sur le podium à l'appel des chefs de sections qui s'époumonaient au micro pour être entendus. Si l'assemblée n'avait été constituée que de jeunes, j'aurais à la rigueur toléré quelque peu ces débordements quoi qu'ils ne fussent pas excusables. Mais les parents, loin de canaliser les manières déplorables de leurs rejetons et de faire montre du bon exemple, se conduisaient tout aussi mal. Quel gâchis, quelle honte vis-à-vis de cet événement symbolique dans la vie de ces apprentis, leur travail, leur investissement et aussi envers ceux qui, conscients de la portée de la cérémonie, auraient désiré la vivre dans la sérénité et la solennité qu'elle mérite. Quel manque de reconnaissance envers les musiciens, les apprentis et les enseignants qui ont préparé et servi l'apéritif, un samedi, jour de congé. Quel manque de respect envers les autorités, les invités, la direction et les chefs de section, désirant par leur présence finaliser et célébrer ces années d'étude et leur accorder la reconnaissance qu'elles méritent. Mesdames, Messieurs, ne vous donnez plus cette peine désormais. Distribuez les titres dans chaque classe au terme de l'année scolaire. Libérez les apprentis du service et leurs maîtres, prenez votre samedi pour vous et votre famille qui le méritez bien plus et reportez ce budget dans un autre poste de l'Etat. Et tant pis pour les quelques personnes dont l'éducation et la bienséance se seraient bien accommodé d'une célébration digne de ce nom.
par Frédérique Evéquoz, Sierre