courrier des lecteurs

Ne pas enterrer avec la ligne un pilier de l'économie valaisanne!

16 juil. 2010

A l'heure où les entreprises du canton cherchent à rationaliser leurs dépenses, on s'étonne de l'indifférence des opposants aux conséquences économiques de la mise sous terre de la ligne entre Chamoson et Chippis. Les coûts du réseau de transport d'électricité doivent en effet être répercutés sur le prix du kWh payé par l'ensemble des consommateurs. C'est la loi qui l'impose. Avec un montant de 800 millions de francs au lieu de 70 millions pour la ligne aérienne, la solution enterrée pèserait lourdement sur les budgets des industries valaisannes, dont la consommation électrique constitue une charge non négligeable. Pour Lonza à Viège, par exemple, la facture d'électricité augmenterait de plus de 2 millions de francs par année si la ligne était enterrée de Chamoson à Ulrichen. Elle augmenterait de près de 116 000 francs pour le Réseau Santé Valais! Les opposants spéculent sur des coûts réduits d'enfouissement de la ligne dans les futures digues du Rhône, alors même que le tracé et le calendrier du projet demeurent incertains. C'est une loterie inacceptable. En effet, au mieux, le projet R3 verrait le jour dans une dizaine d'années dans la région de Sion, soit trop tard. Et il n'est pas certain que la correction du Rhône retenue après des années de controverses permette d'enfouir la ligne à moindres frais. Plus grave, un nouveau report de la construction de cette ligne pourrait modifier les perspectives d'investissements de la branche électrique en Valais, soit priver l'économie du canton de plusieurs milliards de francs. A force de vouloir sacrifier l'intérêt général sur l'autel des intérêts personnels, c'est bien le consommateur, les industries et surtout les emplois en Valais qui risquent d'en faire les frais.
par Vincent Riesen, Sion