courrier des lecteurs

Lettre ouverte aux députés valaisans

15 nov. 2010

Je me permets de vous interpeller au sujet du sort de Monsieur Bernard Rappaz. J'ai tenté sans succès de le persuader d'interrompre sa grève de la faim. M. Rappaz s'est mis dans cette situation difficile parce qu'il est en résistance contre ce qu'il ressent comme une profonde injustice. Bernard Rappaz est certes un rebelle, qui a joué sur la frontière de la loi, mais il ne représente aucun danger, ni pour la société en général, ni pour qui que ce soit. Au-delà de son attitude rebelle, et des fautes qu'il a pu commettre, Bernard Rappaz est un sage, inspiré de sentiments humanistes et pacifiques. Sans entrer dans les détails de ce dossier, il apparaît clairement que la peine à laquelle il a été condamné est démesurée. La justice a fait son travail avec un zèle inhabituel, elle a eu la main trop lourde et elle s'est enferrée dans une attitude sans issue. Votre haute autorité est la seule qui puisse sortir le cas de Bernard Rappaz de son impasse. Je vous en prie, au nom de la raison, et de l'humanisme, graciez Bernard Rappaz. Vous sauverez ainsi une vie, vous ne mettrez personne en danger, et nos consciences s'en porteront mieux. Vous ne créerez pas de précédent dangereux : qui d'autre en effet aura le courage d'une grève de la faim aussi longue ? La position embarrassante dans laquelle nous a mis Bernard Rappaz est un appel au pardon. Donnez-le-lui !
par Philippe Roch, ancien chef de l'Office fédéral de l'environnement, Russin-GE