courrier des lecteurs

Les Alpes n'appartiennent pas aux moutons!

10 août 2009

A lire les nouvelles de ces dernières semaines, il semble que les Alpes ne soient plus peuplées que par un seul animal: le mouton. Animal très sympathique il est vrai: paisible, donnant de la bonne laine, de la bonne viande, et capable de brouter seul sur l'alpage. Malheureusement, n'en déplaise à certains, les Alpes ne sont pas le royaume des moutons: une importante diversité d'espèce peuplent ces montagnes, et chacune à le droit d'y vivre, les êtres humains y compris. Mais cessons de tergiverser: si le mouton et l'homme ont droit de séjour dans les Alpes, le loup aussi! En Suisse aussi, en Valais aussi! Les Alpes valaisannes sont plus qu'assez spacieuses pour que ce prédateur puisse y vivre sans la crainte d'être abattu (un comble pour un animal soi-disant protégé) et – oui, oui – sans tuer des moutons par dizaines chaque été. Comment faire? D'abord observer le problème: il y a trop de troupeaux dispersés dans la montagne, donc difficiles à protéger. Partant de ce simple constat, envisageons la solution suivante: définir des zones dans lesquelles les moutons peuvent pâturer, ramener les troupeaux éparpillés vers ces zones (quitte à avoir une concentration relativement élevée d'animaux) et finalement les protéger avec des clôtures électrifiées et des ânes (selon les expériences qui fonctionnent dans les autres pays alpins). On pourrait avancer le fait que les régions sans moutons vont perdre de leur attractivité (fermeture des espaces) mais, en général, les moutons n'ont qu'une influence minime sur le paysage vu qu'ils restent normalement au-dessus de la limite de la forêt. Pour que ce système soit optimal, il faudrait réfléchir à l'opportunité d'aménager des grandes réserves naturelles où les prédateurs pourraient trouver des conditions de vie proches de celles qu'ils auraient naturellement. Evidemment, pour que tout fonctionne, cela implique des changements – structurels et de mentalité – surtout de la part des moutonniers, mais ne dit-on pas qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis?
par Grégory Amos, Sierre