courrier des lecteurs

La question sécuritaire

3 déc. 2010

La question sécuritaire invoquée par les responsables des routes pour interdire en hiver aux piétons ou autres sportifs l'accès au col du Grand-Saint-Bernard (VS) est typique de notre Etat de droit. En effet, depuis quelques années, les avalanches et autres fléaux de la nature impliquent d'office la recherche de responsables, entraînant procès, condamnations, frais, tracasseries... Devant cette situation, une seule réponse demeure possible pour les responsables politiques en question: la fuite en avant! Donc, une interdiction systématique de tout qui pourrait s'avérer dangereux et entraîner des poursuites pénales, l'accès aux mayens d'été y compris! Le constat suivant s'impose: notre Etat de droit va beaucoup trop loin. Il doit protéger les citoyens, mais il ne doit pas les materner. Sa majorité atteinte, chaque individu doit pouvoir prendre ses décisions et assumer les responsabilités qui en découlent. Il ne doit pas pouvoir systématiquement se retourner contre un "responsable", afin d'en tirer, si possible, un éventuel avantage... Aujourd'hui, ces mêmes autorités déplorent le manque d'activité physique et ils tentent d'encourager le sport. L'initiative "L'école bouge", par exemple, désire aider à motiver et à promouvoir de façon simple et durable l'activité physique à l'école. Les initiateurs espèrent ainsi faire bouger les jeunes et leurs parents. Ces habitudes d'activités physiques contribueraient à diminuer les graves maladies résultant du manque de mouvement (diabète, troubles cardio-vasculaire, obésité)... Si les décideurs politiques analysaient où se situe le plus grand nombre de décès, la balance pencherait-elle en faveur: de la montagne, tueuse par des avalanches, ou de la vie sédentaire, tueuse par une montagne de graisse?
par Jacqueline Bovier-Widmer et Marie-Claire Zufferey, Sierre