La fable du coyote

Dans la vallée de la Mort, Coyote inspecte sa dernière installation ACME. Les cordes sont bien tendues, les engrenages parfaitement huilés, les ressorts armés. Une enclume, noire et polie, oscille doucement à l'aplomb d'une croix blanche peinte sur le sol. Satisfait, Coyote se met sournoisement aux aguets, quand apparaît à l'horizon un nuage de poussière familier... Pendant ce temps à Sion, dans le Valais de la Mort, on s'acharne contre le président minoritaire. Le juridisme excessif de certains s'appuie sur un dossier bien maigre. Après tout, un juge - indépendant par nature, non? - a déjà classé l'affaire en retenant une violation du droit administratif. Toutefois, on peut se réjouir du recours pendant, car comme Marcel Maurer, on peut demeurer serein en attendant son issue. Le nuage vrombissant s'immobilise un court instant pile-poil sur la croix blanche, pour lâcher face caméra un "bip-bip" insouciant et de reprendre sa course folle. Coyote - qui devrait une fois pour toutes changer de fournisseur - revérifie incrédule son installation ACME. Dans une rage folle, il saute à pieds joints sur la corde qui devait déclencher le piège. Clic. Sur le point de devenir la victime d'une loi de conservation strictement mise en œuvre par la Nature - tout objet placé en l'air par le coyote lui retombe invariablement sur la figure - il a à peine le temps de brandir un panneau: Yikes!