courrier des lecteurs

Dieu est amour

6 août 2010

Lettre ouverte à Mgr Norbert Brunner, après la mort d'un juste. François Udressy est mort. Avec lui disparaît la mémoire d'un village et s'éteint la vie d'un homme de bien. François, dont la foi était intense et largement supérieure à celle de nombreux hommes et femmes de toutes églises confondues, vivait cette foi de toutes ses forces et la manifestait chaque jour par ses actes et ses prières. François a profondément souffert lorsque les technocrates de l'Eglise catholique ont convaincu ses dirigeants de bouleverser les rites ancestraux. Au terme de longues réflexions, il a choisi de poursuivre son engagement envers Dieu en accompagnant les fidèles de Saint Pie X. Il a vécu douloureusement ce choix mais, cela décidé, il n'a jamais fait de prosélytisme auprès de ses concitoyens. Les membres de sa famille l'ont suivi dans la voie qu'il avait choisie non pas parce qu'il prêchait mais tout simplement parce qu'il vivait sa foi et était l'exemple d'un homme juste. A l'heure de son décès, l'évêque de Sion, vous Mgr Brunner, avez refusé que François Udressy puisse être accompagné à ses funérailles par ses amis et concitoyens dans l'église de Troistorrents. Personne n'est dupe. Votre refus n'était pas dirigé contre François mais contre sa famille et notamment ses deux petits-fils, prêtres à Ecône. Quant au curé, l'abbé Philippe Aymon, il a obéi à son évêque en maintenant ce refus. Pourtant, dans toutes les armées du monde, sauf en dictature, les textes légaux précisent que nul n'est tenu d'obéir à un ordre ridicule. L'armée du Vicaire du Christ serait-elle inféodée à une dictature? Mgr Brunner, vous avez fait le choix de la rigidité. Cela n'amènera vraisemblablement rien de plus à la Fraternité de Saint-Pie X (je suis parfaitement conscient que cette même rigidité serait appliquée à Ecône si la famille d'une personne divorcée souhaitait y organiser ses funérailles) mais amènera nombre d'entre nous à se poser des questions sur votre conception de: Dieu est Amour. Repose en paix François, puisse ta foi profonde t'aider à oublier les mesquineries terrestres. Dans ce domaine, j'ai encore un long chemin à faire.
par Michel Crépin, Aigle