courrier des lecteurs

Conseil général de Vétroz: ahurissant!

26 déc. 2008

Le Conseil général de Vétroz n'en finit pas de nous ébouriffer. Autrefois célèbre pour ses passes d'armes, le champ de bataille est devenu chambre d'enregistrement. A l'ordre du jour de la dernière séance de la législature, le budget 2009 a été "enlevé" en vingt minutes, sans aucune intervention. Tout baigne et c'est merveilleux. Autre objet: un projet de densification du centre du village, avec trois constructions publiques à la clef, comme si l'on avait soudain trop d'espace... Un projet nécessitant un crédit d'engagement de 11 millions, devant s'étaler sur plusieurs années et qui interroge à juste titre les villageois souvent en mal d'information. Or, voici qu'en deux coups de cuillère à pot, la majorité du législatif "offre" non seulement onze mais quatorze millions à un exécutif qui n'en demandait pas tant, et sans que l'on se soit penché sur l'opportunité du projet, aux dires même du président de la commission ad hoc dans son rapport. Un comble! A relever que dite commission, n'en déplaise aux économistes les plus éminents, est parvenue, elle, à supputer l'inflation qui aura cours d'ici 2015 voire 2017... Tout simplement renversant! Il me souvient qu'en 1995, le Conseil général de l'époque refusait un crédit 50 000 francs pour un réaménagement sommaire de l'ancienne place du Four. Treize ans et une majorité plus tard, on est prêt à claquer trois millions en claquant des doigts et sans trop se poser de questions. Nous sommes passés de la parcimonie excessive à une munificence frisant la mégalomanie. Cette décision a tout l'air d'une fuite en avant, in extremis, alors que se profile à l'horizon tout proche un législatif à la configuration inédite. Et pourtant, avec du sang neuf et quelques forces régénératrices, il faudra bien qu'une autre commission se penche sérieusement sur les détails du projet en question, avec son impact tant financier qu'environnemental et sociétal. A l'aube d'une nouvelle législature, il est temps aussi, pour le bon peuple contribuable, privé de ses droits, de réclamer l'information qui lui est due tout en rappelant ses représentant(e)s à leurs devoirs.
par Philippe Sauthier, Vétroz